Dans le cadre de notre série d’articles sur les différents groupe de supporters marseillais dans le monde, c’est au tour de l’OM Nation Kinshasa. En effet, la plus grande ville du Congo est passionnée par l’Olympique de Marseille. N’hésitez pas à lire nos précédentes interviews de cette série, comme Massilia Helvetia, United Kingdom of Marseille ou encore l’OM Nation Singapour. C’est un tout nouveau groupe qui vient de voir le jour dont le fondateur est un ancien membre du media Peuple Olympien : @OndelJames.
Comment êtes-vous devenu fan de l’OM ? Qu’est-ce qui dans l’histoire de l’Olympique de Marseille est à l’origine de votre amour pour le club (évènements, joueurs…) ?
Bonjour ! Je suis devenu fan de l’OM grâce à Didier Drogba. En 2004, je ne sais pas précisément contre qui on jouait, j’aimais ce qu’il faisait sur le terrain et depuis j’ai été intéressé fortement par le club. Mais c’est vraiment et surtout grâce à OMTV que j’ai accroché. Il y avait des émissions où l’on voyait la ferveur des supporters depuis les virages, comment ils aimaient un peu trop le club, on voyait comment ils vivaient l’OM même dans la défaite. Tout ça m’a fait réfléchir, et je me suis identifié à ses valeurs que j’appréciais énormément, à cette passion, et à cet amour indéfectible. Et même si malgré le temps nous ne gagnons pas de trophée, la passion du public était pour moi la plus belle coupe.
Comment vous est venue l’idée de créer un groupe de supporters de l’OM depuis votre ville et étiez-vous déjà structurés en groupe auparavant ?
Alors, l’idée est venue juste du fait de vouloir vivre l’OM en groupe. J’avais la chance de connaître quelques autres supporters de l’OM dans ma ville et je voulais qu’on soit ensemble. Sincèrement je ne m’attendais pas à ce que l’on soit aussi nombreux. Pas par pessimisme, mais plutôt parce que les gens ont souvent du mal à assumer leurs préférences quand les résultats ou les coupes ne sont pas au rendez-vous. Il est souvent dur de supporter l’OM à l’étranger, au milieu des fans des clubs espagnols et anglais qui enchaînent les trophées. Mais notre passion ne saura jamais se taire. C’est grâce à un ami voyageur que j’ai rencontré sur Twitter, qu’on m’a présenté l’idée d’adhérer au programme OM Nation du club. Et avec l’aide des certains proches fans de l’OM, nous avons pu trouver le nombre de personnes nécessaires ainsi que les autres conditions pour être reconnu officiellement. Nous sommes si heureux que l’on sache que l’on existe et que l’OM est jusqu’en RDC.
Est-ce difficile de trouver des supporters de l’OM dans votre ville ?
Au début je le croyais, mais avec le temps je me rends compte que ce n’est pas si dur d’en trouver. Mais pour dire vrai et comme je l’expliquais, certains aiment vraiment l’OM mais ont du mal à assumer leurs passions par peur des moqueries des fans d’autres clubs. Du moins y a toujours de ceux pour qui l’OM c’est plus que du foot, c’est une vie et un mode de vie, et qui l’assument. Dire merci à Monsieur Tapie et à l’équipe de 1993, c’est vrai que ça commence à être gênant comme argument. Mais quand même, l’étoile de 93 nous aide à faire taire certaines mauvaises langues lors des débats. Rire!
Comment vivez-vous la passion pour l’OM dans votre ville ?
On vit notre passion pour l’OM de diverses manières. Nous organisons des activités, des matchs notamment, nous suivons les matchs du club quand les matchs sont programmés à des heures qui nous permettent de nous déplacer, nous discutons de l’OM dans notre groupe WhatsApp et surtout nous nous entraidons.
Avez-vous des anecdotes d’événements marquants survenus ces dernières années ?
J’ai particulièrement une anecdote. La première c’est lorsque l’on voulait atteindre le nombre des membres exigés pour être un OM Nation. J’étais tellement désespéré de ne pas trouver rapidement des fans de l’OM à Kin, que j’ai lancé une recherche sur Facebook en mettant comme localisation Kinshasa et avec comme mot de recherche OM. Je me suis mis à écrire à tout un tas d’inconnu qui me semblait Fan de l’OM à Kinshasa. J’avais tellement écrit que Facebook m’a bloqué pour quelques temps puisque le fait d’écrire à tant d’inconnus leur a semblé suspect. Rire! Sans doute leur algorithme. Et après, ça a été l’élément déclencheur qui a emmené un gars qui connaissait un gars puis plusieurs à nous rejoindre. Rire!
Estimez-vous avoir une façon particulière, ancrée localement, de vivre votre supportérisme ?
Oui, nous avons tendance à chanter des chansons en lingala pour les joueurs quand ils ont fait une belle performance. Nous avons un membre qui est plutôt créatif pour créer spontanément des chants. Il s’appelle Djeybea. Mais il y a un autre aussi qui a enregistré une chanson à la gloire de l’OM, lui c’est Pierre-Loïc Ronsard. Bientôt la chanson sera disponible. Bref, on vit notre supporterisme en chantant, mais un peu trop. Rire! Chez nous au Congo, la musique est dans le sang, juste à côté de l’OM. Rire!
Votre groupe a-t-il des projets sur le court et sur le long terme ?
Oui. Nous avons des nombreux projets. Nous avons un très bon comité qui nous gère et nous leurs faisons confiance. Je sais par exemple que notre vice-président Jean-Derry en association avec le président Jean-Mau sont sur un projet d’une école de football, en espérant si possible avoir l’apport de l’OM quant à la formation. Tellement des jeunes veulent percer dans le football ici. Le foot n’est pas une option pour eux, mais la seule issue pour exister et aussi être heureux dans la misère qu’est leur quotidien. Avoir la formation qu’ils ont grâce à notre fan club et surtout notre partenaire Foot Market fait que ça change leurs vies. Et si le club pouvait nous aider dans ce sens avec des enseignants, même à distance, ça changerait encore plus la vie de ces jeunes puisque ça deviendrait encore plus professionnel.
Êtes-vous nombreux ?
Oui, nous sommes une trentaine officiellement. Mais nous avons d’autres membres non officiels qui viennent lors de nos rassemblements et ça fait toujours du bien d’être ensemble pour le club.
Quelles ont été les exigences pour accéder au programme OM Nation ?
Le programme OM Nation a comme exigence d’être à 30 dans la ville où l’on veut créer le groupe et adhérer à OM Prime. Mais récemment le club a commencer à effectuer certaines modifications pour faciliter l’intégration au programme en supprimant notamment l’obligation d’adhérer à OM Prime. Et ça on a aimé. Le club a privilégié par là la passion et le rassemblement autour de l’OM. Et nous ne doutons pas que cela est un grand sacrifice de leur part. Merci à eux. Notamment à Jeremy (que j’appelle « boss ». Rire!). C’est le responsable du programme des fans clubs dans le monde. Il abat un travail dans l’ombre que parfois nous-même nous ignorons. Mais il fait en sorte que nous nous sentions Marseillais même au loin. Merci encore à lui.
Et quels sont les avantages liés au programme ?
les avantages liés au programme sont notamment la collaboration avec le club pour nos activités. On devrait peut être d’ici là reprendre les conférences avec certains membres du board du club. Chaque nouveau fan club reçoit un kit d’éléments OM souvent personnalisés et tout un tas de jeu qui nous rapprochent un peu plus de l’OM.
Comment avez-vous vécu cette période de crise récente ?
La période de crise n’a pas été facile. Elle est arrivée au moment où nous étions en train de vouloir entrer dans le programme. Alors que plusieurs jetait des pierres aux OM Nations, nous nous étions prêt entrer dans le programme, et tout ça est arrivé. Ce n’était pas facile puisqu’il fallait attendre le bon timing et aussi on voulait que notre club nous ressemble… Nous avions la même colère que ceux qui étaient à Marseille. Vous savez, l’OM compte pour nous. Quand ça allait mal, ça affectait nos humeurs et même nos quotidiens. Puisque l’OM n’est plus qu’aux Marseillais mais aussi à ceux du monde qui ont le sang blanc et bleu. Ça été dur pour nous tous.
Comment avez-vous agi ou réagi ?
Nous n’avions pas vraiment réagi en tant que OM Nation puisque nous n’étions pas officiellement dans le programme. Nous étions en colère du moins et discutions avec les autres OM Nations pour les soutenir dans leurs actions puisqu’ils étaient dans le programme.
Quelles sont vos ambitions pour votre groupe à court et à long terme ?
Parmi nos ambitions nous voulons nous faire connaître davantage au Congo. Déjà certains fans sont en train de nous rejoindre depuis Lubumbashi, une autre ville du pays. Nous avons de nombreuses activités en vue, grâce au comité et notamment grâce à celui que nous appelons affectueusement Monsieur Albert. Il nous aide à atteindre des cercles qu’on ne pouvait pas atteindre et jouer des matchs face à des grands noms du pays. Le meilleur est à venir.
Quels contacts avez-vous eu avec l’Olympique de Marseille jusqu’ici ? Que ce soit dans la genèse du projet de création OM Nation ou après, et que ce soit avec certains joueurs ou certains dirigeants ?
Nous sommes en relation avec le club grâce à Jeremy Sauvan et Youssef. C’est eux qui nous informent sur le fonctionnement du programme et ont souvent des belles surprises pour nous.
Un grand merci à l’OM Nation Kinshasa mais surtout à Ondel de s’être livré pour Peuple Olympien et de nous avoir fait découvrir leur passion. Nous vous souhaitons une bonne continuation et espérons que vos objectifs pourront être réalisés.