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Les pistons : Des hauts, des bas et des changements à venir

Éléments clés du style Tudor, souvent forces majeures, parfois faiblesses coûteuses, les pistons jouent un rôle central dans la saison de l’OM. Bien que cette dernière n’a pas encore rendu son verdict, à ce stade nous pouvons dresser un bilan afin de se projeter sur un mercato estival probablement très mouvementé.

Jonathan Clauss : la satisfaction

À lire également : Qui est Jonathan Clauss, le gros coup de l’OM ?

Le jeu de l’OM version Tudor repose sur un grand volume de courses, une attaque quasi-permanente des espaces, des attaques rapides à la récupération du ballon (suivant souvent un pressing intense), du 1vs1 tout terrain en phase défensive.

Au niveau du système, on retrouve quelque chose d’assez commun aujourd’hui, particulièrement en Ligue 1, un 3-4-2-1. L’OM joue donc avec un joueur de chaque côté devant occuper, défendre et animer son couloir : les fameux pistons. Les différents joueurs ayant occupé ces positions connaissent des fortunes diverses.

Sans surprise, Jonathan Clauss s’est rapidement et aisément épanoui dans ce football. Il a le profil idoine du piston. Il est fait pour ce rôle et inversement.

Par sa position de piston il apporte de la largeur et donc de l’équilibre à l’attaque marseillais. Mais surtout par ses qualités il est une formidable force offensive.

La qualité de son pied et donc de ses centres, sa capacité à jouer dans les petits espaces, à multiplier les courses, le liant qu’il apporte par son jeu de passe et la qualité de ses déplacements… Tout cela donna, dès son arrivée, un formidable coup de fouet à l’aile droite phocéenne. Une aile droite qui fut souvent en première partie de saison très dépendante des mouvements et de la créativité de l’ex-Lensois. C’est là une conséquence d’une faiblesse au poste de milieu offensif axe droit, étant occupé par des joueurs peu performants (Gerson, Ünder à ce moment-là), ou plus relayeur que pur offensif (Guendouzi).

Sur la saison, Jonathan Clauss est tout simplement le meilleur passeur décisif de l’OM. Il est même le deuxième meilleur passeur de Ligue 1, derrière Lionel Messi, et égalité à Neymar.

À lire également : [Bilan de trêve] Jonathan Clauss : Entre espoir et déception !

Statistiquement, il est dans de nombreux domaines un des meilleurs latéraux ou pistons des cinq grands championnats : passes décisives, passes clés (passes donnant un tir), passes progressives reçues et données (passes qui font significativement avancer le jeu), dribbles réussis, expected assists (calcul et logique similaires aux expected goals), passes dans la surface de réparation, actions menant à un tir, centres dans la surface adverse, actions défensives menant à une tentative de tir, actions menant à un but… Ce constat statistique démontre à la fois sa grande activité et sa précision technique.

L’apport offensif tant attendu à son arrivée est brillamment délivré par le numéro 7 marseillais.

Clauss fut aussi utilisé à gauche, lui offrant des difficultés sur certains matchs (Clermont, Rennes). Mais il a aussi su y être très tranchant. À Angers, il donna deux buts décisifs et marqua un but, il fut tout proche de marquer contre Annecy (but refusé pour un minuscule hors-jeu). Il fut omniprésent à Lyon. Malgré une maladresse et des mauvaises décisions, il joua un rôle important dans quasiment toutes les occasions de l’OM. Ne pas l’avoir sur son bon pied est une perte certaine, mais à gauche, ses appels extérieur-intérieur, et les angles de passes et de frappes que lui offrent cette position, font de grands dégâts sur les défenses adverses.

Étant plus un ailier dans l’âme qu’un latéral, ses qualités offensives sont les plus marquantes. Mais il est un défenseur sous-estimé. Dans un système à 4, il serait bridé et certainement faillible défensivement. Mais pour ce rôle moderne de piston, son sens du combat, sa vitesse et une certaine dureté physique de sa part, en font un défenseur plutôt fiable.

Dresser un portrait idyllique de ses 10 premiers mois sous la tunique bleue et blanche n’aurait rien de judicieux. Jonathan Clauss n’est pas d’une constance absolue. Il a été par moment d’un niveau indigne du joueur de grande valeur qu’il est. Ses deux performances contre Francfort, dans la plus grande des compétitions, ont été très décevantes. C’est aussi le cas lors d’autres matchs, particulièrement en 2023 (Nice, Strasbourg, Montpellier). Il a fait preuve dans ces matchs d’une maladresse inattendue.

Mais ces éléments ne sont que des bémols. Le positif prend largement le pas sur le négatif.

Passer de Lens à l’OM n’a rien d’anodin ni de facile, il s’agit d’un palier sportif et mental à passer. La pression populaire et médiatique à laquelle doit faire face un joueur de l’OM est infiniment plus élevée que celle que connait un joueur de Lens. L’attente et l’exigence des supporters, la motivation des adversaires, tout change…

À cinq matchs de la fin de la saison, il est clair qu’il s’est révélé être au niveau. Bien qu’il soit incontestable qu’il ait connu des bas, la première saison de Jonathan Clauss à l’OM est une satisfaction. Son recrutement est une réussite. Cela doit pousser le board olympien à le conserver, et donc à repousser les éventuelles sollicitations estivales.

Nuno Tavares : des défauts aux allures de grandes limites

Nuno Tavares à l’OM, ce fut tout d’abord un formidable tube de l’été. Durant le mois d’août, son culot, ses qualités athlétiques, la soudaineté de sa frappe, sa capacité à être décisif (le tout des deux pieds), l’arme offensive qu’il représenta immédiatement, ont grandement nourri les espoirs des supporters olympien.

Ses buts contre Nice, Reims, Brest ont légitiment généré une forme d’affection et d’excitation. Mais les tubes de l’été perdent rapidement de leur saveur. L’automne est arrivé, les feuilles sont tombées et avec elles les espoirs estivaux.

Le Portugais ne cessa d’avoir un côté attachant par sa dépense d’énergie, et une influence incontestable sur l’attaque de l’OM par ses courses incessantes vers l’avant. Mais le Nuno Tavares tranchant et décisif s’effaça.

À lire également : [Bilan de trêve] Nuno Tavares : Entre étincelles et frustrations

Il ne serait pas juste d’en faire un joueur inutile, médiocre, invisible sur le terrain… Il est au contraire un joueur très visible, très présent, probablement trop. Ses défauts étaient certes visibles dès son arrivée, mais ils sont devenus omniprésents une fois que les exploits offensifs se sont raréfiés. Le côté amateur de son jeu cessa d’être source d’attachement, et devint cause d’exaspération.

Son jeu manque cruellement de pensée, son QI football semble très limité. Ses sautes de concentration génèrent du danger pour son équipe, ses limites techniques en font une faiblesse dans les petits espaces, et la qualité de ses centres est très fluctuante. Ses errements défensifs fragilisent l’équilibre de l’équipe, même si sa vitesse remarquable lui permet de compenser pas mal d’entre eux.

Nuno Tavares demeure un jeune joueur, au potentiel physique et athlétique incroyable, et qui est encore statistiquement aujourd’hui une force offensive à ne pas négliger. D’ailleurs, malgré une seconde partie de saison peu satisfaisante, il a tout de même su redevenir décisif de temps en temps. On relève son but magnifique contre Toulouse, ses buts beaux et importants à Montpellier et à Toulouse, sa magnifique action décisive pour un but crucial (l’ouverture du score) à Nantes ou sa frappe relâchée par le gardien menant à l’égalisation d’Alexis Sánchez contre Monaco. Il fut d’ailleurs omniprésent et important dans la magnifique seconde mi-temps de l’OM face aux Monégasques.

Mais ses défauts sont très importants. Ils ressemblent plus à de grandes limites qu’à des axes de progression, sous-entendant un potentiel de grand joueur. La décision la plus cohérente est de ne pas conserver Nuno Tavares la saison prochaine, et de se mettre en quête d’un piston gauche plus digne des ambitions nationales et européennes que doit avoir l’OM.

Quels renforts ?

Qui dit OM de Pablo Longoria, dit mercato estival aux allures d’ouragan.

Si le TAS autorise l’OM à recruter, l’été 2023 ne devrait pas avoir grand-chose à envier à ses prédécesseurs. On ne sait pas si on y connaitra les mêmes révolutions qu’en 2021 (effectif) et 2022 (coach, voire effectif aussi), mais ça va encore bouger dans tous les sens. Les postes de pistons ne seront probablement pas épargnés par les hyperactifs Pablo Longoria et Javier Ribalta.

Pour toutes les raisons évoquées précédemment, il faut espérer que l’OM conserve Jonathan Clauss. Il représente une force indéniable pour l’équipe, s’en séparer serait se mettre en difficulté tout seul.

Avec le départ probable et souhaitable de Nuno Tavares, un poste de piston est à pourvoir. Il s’agit à priori du poste de piston gauche, même s’il ne serait pas si surprenant que ça que Tudor choisisse Jonathan Clauss pour cette position. Le technicien croate souhaitait d’ailleurs faire venir Darko Lazovic (à nouveau en juin ?), piston gauche droitier de son ancien club. Il serait alors nécessaire de recruter un piston droit…

Dans tous les cas, les dirigeants vont devoir se mettre en quête d’un piston de grande qualité, un joueur rendant l’OM meilleur, un joueur au niveau dans les plus grands matchs.

Certaines rumeurs ont déjà vu le jour, beaucoup d’autres suivront au cours des quatre prochains mois. Le nom Timothy Weah est sorti. Sa vitesse, ses qualités athlétiques, son âge et ses performances en coupe du Monde en font un joueur intriguant. Mais il est aussi un joueur très peu décisif, qui démontre des limites techniques et un manque de qualité au pied.

Sergio Gomez, le jeune latéral de City, est un profil aux antipodes techniquement de Timothy Weah. Il est l’archétype du latéral espagnol : excellent pied, finesse technique, brillant dans le jeu court, QI football très élevé, centreur de qualité…Il apporterait justesse, liant et créativité à l’attaque olympienne. Il doit encore mûrir, et on peut peut-être se demander si sur le plan physique, il a le coffre requis pour jouer dans cet OM. Mais cela ne change pas le fait que ce serait un recrutement très excitant pour tout supporter de l’OM.

Raphaël Guerreiro, pour l’instant libre en juin, incarne tout ce qu’on peut espérer pour le poste de piston gauche : finesse technique, grande capacité à répéter les courses à haute intensité, excellent tant dans les petits que grands espaces, expérience considérable des plus grandes compétitions. C’est un dossier compliqué, probablement infaisable tant il génère des sollicitations nombreuses et prestigieuses.

En Ligue 1, le Rennais Adrien Truffert et le Monégasque Caio Henrique seraient des idées très intéressantes. Le premier correspond plus à un rôle de piston que le second, mais le pied gauche soyeux du Brésilien est un argument à ne pas négliger.

On peut aussi penser à d’autres noms, c’est aussi là le charme du mercato : Douglas Santos (Zenit), Angelino (Hanovre/Leipzig), Marcos Acuna (Séville), Destiny Udogie (Udinese/Tottenham), Sergio Reguillon (Atletico), Joakim Maehle (Atalanta), Owen Wijndal (Ajax), Joaquin Piquerez (Palmeiras), Alfonzso Pedraza (Villareal), Alex Telles (Séville/ManU)…

Pour ce qui est des doublures, Issa Kaboré est une satisfaction du printemps olympien. Il a peut-être été sous-utilisé, le signer définitivement serait judicieux. Il est une doublure très intéressante.

Sead Kolašinac est lui une satisfaction depuis le début de saison. Il s’est révélé aux cœurs des supporters. Son amour du duel, sa dureté physique, son envie à toute épreuve, en font un joueur adoré par le peuple olympien. Comme à Arsenal, Schalke et en sélection bosnienne, il démontre aussi qu’il est bien plus qu’un guerrier, qu’il a aussi de la finesse et un pied gauche de qualité. Il est plus souvent utilisé dans le trio défensif qu’en piston, mais on a tout de même eu l’occasion de constater qu’il est une doublure de qualité dans le couloir gauche.

Clauss, Tavares, Kaboré, Kolašinac…Certains resteront joueurs de l’OM, d’autres non. Mais en tout cas, ils représentent cette saison un grand vent de fraicheur. Après une saison Sampaolienne durant laquelle l’utilisation de la largeur était quasiment inexistante, ces joueurs prenant le couloir du début à la fin représentent une force et un enthousiasme retrouvé. Ils ont tout donné pour l’OM, ont été dignes de l’exigence du style Tudor, et ont grandement contribué à une saison pour l’instant plutôt réussie et riche en émotions. Pour toutes ces raisons, ils méritent tout notre respect et notre soutien sans faille.

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