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PROCHAINS MATCHS

Ne jugeons pas trop vite Luis Henrique

Annoncé comme joueur à fort potentiel, le Brésilien s’acclimate doucement au rythme de la Ligue 1. Cependant, ces dernières « prestations » ou bouts de matchs plutôt, tendent à rendre sceptique les supporters sur son réel niveau. Néanmoins, force est de constater que pour une première saison à 18 ans sur un continent étranger, il comptait 5 passes décisives pour un total de 830 minutes jouées. Impliqué, sérieux et attentif aux remarques, Luis Henrique a tout pour réussir sous le maillot marseillais, laissons-en lui le temps.

Une éducation footballistique menée par son père

Dès son plus jeune, le jeune Luis Henrique Tomaz de Lima n’a d’yeux que pour le ballon rond et sa virtuosité. Son talent naturel allié à des capacités physiques déjà bien au dessus de la norme, Ronaldo Tomaz en était certain. Son père, ancien joueur professionnel au Brésil, s’est lancé à la fin de sa carrière dans la création d’une académie de football. Adepte d’une formation saine et enrichissante, certains clubs traditionnels de la région de Paraíba ont décidé de lui donner sa confiance. Quelques clubs mineurs du football brésilien se résumant à Botafogo-PB, Santos de Tereré, Auto Esporte et Santa Cruz de Santa Rita.

Luis Henrique

Bénéficiant de ce régime de faveur, Luis eût la possibilité de comprendre le football, tout en progressant aux côtés de la chair de sa chair. Après sa première apparition chez les professionnels, son père n’a pas oublié de rappeler que cette « formation maison » avait été quelque chose de très important pour lui.

« C’est une grande émotion. C’est très différent d’être à l’extérieur pour s’enraciner pour votre enfant. C’était une journée très différente. »

Ronaldo Tomaz concernant la formation de son fils

Grâce à ce développement au sein du cocon familial, Luis est vite apparu aux yeux des recruteurs comme une étoile montante. À ses 16 ans, le Bayern Munich l’avait repéré par l’intermédiaire du club où il jouait, le Très Passos Atlético Clube (TAC). Seul petit problème, son âge. En conséquence, le club allemand avait décidé de garder un œil attentif à la progression de ce jeune joueur. Cependant, une autre personne avait également repéré au même âge cet ailier explosif. Allant même jusqu’à discuter avec Cristiano Manica, celui qui gérait et gère encore la carrière de Luis Henrique.

« Pablo Longoria a été conquis par le profil de Luis Henrique (quand il avait 16 ans). On a fait connaissance et il m’a dit : Un jour, je viendrai le chercher. »

Cristiano Manica, en mars 2020 dans les colonnes de France Football

Une adaptation compliquée, au rythme très soutenu

Lors de la dernière semaine du mercato estival 2020, fin septembre, le joueur de 18 ans paraphe son contrat avec son nouveau club. Quand Luis Henrique signe, la saison a déjà commencé et il n’arrive dans le groupe qu’à la sixième journée de Ligue 1. Autant dire que sa préparation avec le club a été inexistante, dans un Olympique de Marseille qui ne flambait pas. Il effectuera ses toutes premières minutes sous le maillot olympien, au nombre de quatre, face à Bordeaux le 17 octobre. Il devra attendre le 25 novembre pour connaître sa première titularisation face à Porto. En somme, lors de la première partie de saison, toutes compétitions confondues, il n’aura disputé que 136 minutes pour sept apparitions. Un total ahurissant et famélique quand on connaît la marge de progression du joueur.

Olympique de Marseille – FC Porto, 4ème journée du Groupe C, Champions League, le 25/11/2020

Alors pourquoi ce cantonnement au banc lors de sa première partie de saison ? Trop juste physiquement ? Une réponse envisageable étant donné qu’il n’a pas fait la préparation estivale avec son équipe actuelle. D’autant plus que Luis en est conscient, son adaptation au pays s’est avérée plus compliquée que prévu.

« Ça joue plus rapidement et avec plus d’intensité qu’au Brésil où c’est plus lent. Les entraînements et le jeu au Brésil sont plus techniques, peut-être mais moins physiques. J’ai dû m’adapter aux manières de travailler ici, aux pelouses mouillées et au climat qui change.

Au début, c’était très difficile pour moi. Je n’étais jamais sorti du Brésil. Mais le club m’a beaucoup aidé, avec des personnes qui sont venues m’aider dans mes démarches. Maintenant, je suis tranquille et plus à l’aise, j’arrive à communiquer avec tout le monde. J’arrive à jouer, à dribbler, à travailler et je m’adapte de mieux en mieux. »

Conférence de presse d’avant-match MHSC-OM, le 08/04/2021

André Villas-Boas sur la liste des présumés coupables

Or, la réponse à cette question peut également être tout autre. Lors de la conférence d’après-match face à Lille du 21 septembre 2020, AVB était questionné sur qui était ce Brésilien qui devait signer ces prochains jours. N’hésitant pas à utiliser des superlatifs positifs pour le décrire, le technicien portugais lui mettait déjà la pression. Alors qu’il n’avait pas encore signé, tout le monde l’attendait de pied ferme.

« Oui, un petit joueur de 18, 19 ans va arriver, pour travailler, une pépite, comme vous dites souvent, mais je ne peux pas dire qui. »

Conférence de presse d’après-match OM-Lille, le 21/09/2020

Quelle est l’utilité de révéler cette information, pour qui plus est ne pas dire son nom ? En cela, une seule réponse possible, ajouter de la pression supplémentaire à un jeune joueur qui n’en avait aucunement besoin. Dans le cas présent, à quelle réflexion amène ce genre de propos ? Dans la tête des suiveurs du ballon rond, en révélant ce genre d’informations, l’attente sera beaucoup plus grande. Et cela paraît tout à fait logique d’en attendre plus d’un joueur présenté comme une pépite, que celui présenté comme un joueur lambda. André Villas-Boas est un excellent entraîneur l’ayant prouvé à de nombreuses reprises par le passé. Cependant, l’humain commet des erreurs et cette courte sortie médiatique est une erreur du coach portugais. Une de ses premières erreurs, qui ensuite les enchaînera, avec certaines conférences de presse d’après-match restées dans les annales.

Luis Henrique

Début décembre, quelques semaines après cette sortie rocambolesque, AVB enchaîne. Proche de toucher le fond avec ses propos, l’entraîneur se dédouane du recrutement de Luis Henrique. Tant et si bien que c’est ce même entraîneur, qui début septembre avait validée l’arrivée de ce joueur.

« On a manqué un numéro 9 de référence. On a fait une erreur, Luis Henrique ne va pas être ce joueur qu’on avait pensé dans cette position. En janvier, on espère régler les choses pour ce poste de numéro 9. »

André Villas-Boas en conférence de presse, le 03/12/2020, avant Nîmes-OM

Résumons donc les premiers mois d’Henrique à Marseille. Le joueur n’a toujours pas signé que son entraîneur le décrit comme une pépite. Les semaines s’enchaînent mais toujours pas de temps jeu pour le Brésilien. Trois mois après son arrivée, le même coach qui le décrivait comme une pépite, avoue s’être trompé sur son recrutement. Les jours se suivent et se ressemblent, toujours aucun temps de jeu à part quelques bouts de matchs. À titre de comparaison, en 2020/2021 sous l’ère AVB, Radonjić c’est 391 minutés jouées, Henrique 136. Que dire de plus ?

L’évènement déclencheur pour Luis Henrique

26 février 2021, l’Olympique de Marseille officialise l’arrivée de Jorge Sampaoli aux commandes de l’équipe première. Une nomination qui permettra enfin à Luis Henrique de retrouver du temps de jeu. Et cela, dès les débuts du coach argentin qui le titularisera face à Rennes. Sur les 11 matchs disputés par l’ailier brésilien depuis l’arrivée du coach jusqu’à la fin de saison, il aura été titulaire quatre fois. Avec un total de quatre passes décisives pour 501 minutes jouées. Sous l’ère AVB, il ne jouera que la première partie de saison et devra attendre la nomination de Nasser Larguet pour retrouver du temps de jeu. Au total, c’est 136 minutes de jeu, zéro titularisation et zéro passe décisive sous les ordres du technicien portugais. Le constat est clair, et les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Alors en soit, pourquoi ce joueur est-il si différent des autres ? Son histoire est peut-être semblable à celle d’autres footballeurs, mais quoiqu’il en soit, elles se font rares. Comme écrit plus haut, il n’était jamais sorti du Brésil. Cela peut paraître anecdotique, mais changer de continent avec d’autres us et coutumes n’est pas chose facile. Qui plus est, lors de sa signature à Marseille en fin septembre, il est arrivé seul sur la Canebière. Lui qui est pourtant fiancé avec une certaine Maria Luisa. Certains supporters marseillais la connaissent déjà pour sa grande sympathie sur Twitter. Ce n’est que courant janvier qu’elle pu débarquer dans le Sud de la France rejoindre son numéro 11 favori. Le club a tenu à immortaliser ce moment par une petite attention simple, mais distinguée.

Luis Henrique

La suite logique des choses pour Luis Henrique

Très famille, le Brésilien a su s’entourer de personnes importantes, uniquement de son cercle familial. Une attitude pour le moins posée et mature, ce qui le caractérise bien. En plus du fait d’avoir fait venir sa fiancée, il a également fait venir ses deux petits frères. À gauche, Pedro Augusto s’entraîne avec la réserve de l’Olympique de Marseille qui évolue en National 2. À droite, le cadet des Henrique, Joao Artur.

Luis Henrique

Conscient que son adaptation ait été pour le moins compliquée, cela ne l’a pas empêché de se remettre en question. Preuve en est, interrogé sur son adaptation depuis son arrivée, Luis répond sans détour :

« Quand je suis arrivé, je n’ai pas beaucoup eu l’opportunité de jouer, mais j’ai quand même amplifié mes entraînements parce que je savais que mon heure allait venir. J’ai donc eu l’occasion de jouer et de montrer ce que je savais faire. Et maintenant, je suis très heureux, très content de pouvoir aider l’équipe et de pouvoir jouer. »

Conférence de presse d’avant-match MHSC-OM, le 08/04/2021

Au fil des semaines, Luis commence à retrouver un temps de jeu régulier sous les ordres du nouvel entraîneur. Ses performances pour le moins intéressantes, avec quelques passes décisives ne passent pas inaperçu. De plus en plus décisif sur les terrains, le Brésilien continue sa marche en avant de la plus belle des façons. Fin de saison dernière, alors que les Olympiens débutent leurs vacances estivales, Luis fait sa demande en mariage. Habillé aux couleurs phocéennes, notre numéro 11 continue sa progression, sur et en dehors du rectangle vert.

Un profil intéressant qui ne demande qu’à jouer

Avec toutes les belles choses qu’il a pu nous démontrer saison précédente, Henrique pensait prétendre à plus de temps de jeu. Cependant, à la trêve estivale, de nombreux renforts offensifs sont venus s’ajouter à l’effectif marseillais. Konrad De La Fuente, Amine Harit, Cengiz Ünder ainsi que Pol Lirola. Quatre joueurs qui jouent potentiellement à son poste, ajouté à cela Bamba Dieng. Alors certes la concurrence est rude, mais elle est inégale et injuste.

Avant la réception de Bordeaux, Konrad comptabilise 985 minutes de jeu toutes compétitions confondues. Pour un total de 3 passes décisives, une en Coupe de France, deux en Ligue 1. À titre de comparaison, Luis Henrique c’est 490 minutes jouées cette saison, pour un but et une passe décisive. Konrad sortait certes d’une belle préparation estivale, mais a bénéficié d’une confiance que Luis n’a pas bénéficié à son tour. Et cela, malgré avoir montré de belles choses l’an passé, ainsi que cette année.

De plus, sur l’aile gauche olympienne, Henrique apporte quelque chose que ses concurrents n’ont pas. Sa capacité à centrer pied droit, pied gauche très souvent dans le bon tempo. L’exemple le plus flagrant reste sa titularisation face à Strasbourg dernièrement. Force est de constater que malgré le fait qu’il ne soit pas positionné à son poste, il paraissait en dessous des autres. Cependant, en seconde mi-temps, la première fois du match que Luis est lancé en profondeur, cela fait mouche. Pour l’anecdote, Luis Henrique est droitier mais il a délivré ses cinq passes décisives la saison précédente du pied gauche. Real fact.

Ajoutez à cela des qualités athlétiques indéniables avec son mètre 82, il dispose d’une bonne couverture de balle. Rappelant un certain Thauvin dans sa protection et n’hésitant pas à jouer de son physique. Une pointe de vitesse qui n’est pas à négliger non plus. Mais, il faut reconnaître que Luis pêche beaucoup dans la finition notamment cette saison. Deux face à face loupés, l’un face à Saint-Etienne, l’autre face à Angers. Les deux mêmes situations, les deux mêmes finitions. Plat du pied trop ouvert qui au lieu de trouver le petit filet, trouve les panneaux publicitaires. Alors certes ce sont deux occasions de briller quand qui plus est, ton temps de jeu est famélique. Étant quelqu’un d’assez mature pour son âge, il sait les points sur lesquels il doit travailler.

Sa marge de progression est encore énorme quand on met tous ses points de compétences bout à bout. Alors soyons patient pour ce jeune brésilien qui, si on lui en laisse la chance, saura faire lever les foules d’ici quelques années. Henrique est un pari sur l’avenir, et qui peut prétendre connaître l’avenir ? À part Saint-Pablo, personne !

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