À l’occasion de la sortie de « À jamais les premiers » en salle, son réalisateur Samyr Hamoudi s’est confié à notre micro.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce film ?
Je suis fan de l’OM et supporter de l’OM depuis que je suis gamin. C’est une période qui m’a marqué, j’avais 16 ans à l’époque. C’est toujours resté dans un coin de ma tête l’idée de faire quelque chose sur cette période.
Qu’est-ce qui différencie ce film des autres films sur l’épopée de 1993 ?
Ce que j’ai cherché à faire c’est un vrai format cinéma. On a vraiment cherché à jouer sur des codes qui parlent un peu plus en cinéma plutôt qu’en télé, dans le sens où on cherche vraiment à jouer sur des émotions, sur des temps forts et sur des temps faibles…
La narration est je pense différente. La plupart des documentaires faits sur cette période ont été réalisés soit sur la finale de Milan, soit sur le OM-PSG mais pas véritablement sur cette saison et la façon dont elle s’est construite. La façon dont l’équipe s’est métamorphosée, les galères qu’ils ont pu avoir, comment l’équipe s’est soudée/créée, les moments clés et je pense que c’est ça que j’ai essayé de mettre en avant et de montrer aux gens et je pense que c’est totalement différent des documentaires qui ont déjà été faits là-dessus.
Y a-t-il eu des moments marquants ou inattendus pendant le tournage ?
J’ai découvert des personnages. Fabien Barthez par exemple qu’on entend très peu souvent, il a tout de suite été emballé par le projet. Il a été très volubile, il nous a donné plein de petites anecdotes…Il y a des gens qui vont peut être grincer des dents mais Rachid Zeroual, qui peut être subversif parfois et clivant pour certaines personnes, c’est un vrai personnage et c’est un vrai passionné de l’OM. C’est un garçon qui a l’OM dans le cœur.
Géraldine Pailhas, qui n’apparaît pas forcément beaucoup, c’est une vraie fan de l’OM qui vit à Paris et qui a une vraie histoire familiale avec l’OM. Elle était ultra emballée et contente quand je lui ai proposé le projet. Ce sont des rencontres comme ça qui me reste de tous les intervenants.
Qu’espérez vous que le public retienne de « À Jamais les Premiers » ?
Je veux qu’ils retiennent que cette histoire leur appartient. C’est un vrai film d’héritage. On aurait pu faire encore une fois un retour sur une victoire ou sur une saison, comme je l’ai fait, mais dans la réalisation et la mise en scène ce que j’ai cherché à faire c’est leur montrer que peu importe ce que les gens peuvent dire ou penser de cette période, cette histoire est à eux, elle leur appartient.
Ce sont leurs émotions qui se transmettent de génération en génération. Ce film s’adresse pas seulement à ceux qui l’ont vécu, il s’adresse aussi aux enfants des parents et des grands-parents qui ont vécu cette période.
Ce qui m’avait troublé lorsque que j’ai préparé le film c’est que pendant les célébrations du 30e anniversaire, il y avait des gamins de 5, 10, 15 ans qui vivaient cette période comme s’ils l’avaient vécu. C’était ça aussi l’objectif du film. C’était de leur montrer ce qu’il s’est passé de façon à ce qu’ils puissent comprendre l’histoire orale que leur racontait leur parents.
Quelle a été la réaction la plus mémorable que vous avez reçue de la part du public ?
Pour le moment la plupart des gens qui l’ont vu étaient vraiment enchantés, ils ont adoré parce que c’est un peu une madeleine de Proust pour tout le monde, ça leur rappelle des bons souvenirs. Si je dois retenir une réaction c’est celle de Jean-Pierre Papin, car c’est aussi pour lui que je l’ai fait. J’adore Jean-Pierre, j’ai travaillé avec lui chez Bein Sports, c’est un garçon que j’apprécie vraiment et le film l’a touché alors qu’il est dans le camp adverse et qu’il n’a pas connu cette victoire.
Pourtant il a adoré le film et je pense que ça la vraiment touché au cœur de se dire que même s’il y était pas, il fait partie de cette histoire et qu’il a toujours une place particulière dans le cœur des Marseillais.
Y a-t-il des projets futurs que vous aimeriez faire qui concerne l’OM ?
On va voir. Ce que je ne voudrais pas c’est tomber dans le bateau et de refaire des choses que des gens ont déjà fait. Quand j’ai fait ce film je ne voulais pas qu’on m’accuse de « refaire encore un film sur l’OM » donc j’espère qu’il était différent je le pense en tout cas, mais je vais prendre le temps et on va réfléchir.
Je pense qu’il y a d’autres choses qui peuvent être faites autour de l’OM et notamment autour de Jean-Pierre Papin pourquoi pas, ou d’autres personnages mais on va y réfléchir et on va voir ça avec le club. Je sais que le club en début 2024 devrait, c’est pas encore une garantie, montrer le film à tous les joueurs et peut-être que ça déclenchera des choses.
Le film de Samyr Hamoudi permet de vivre, ou revivre, ce parcours légendaire de l’Olympique de Marseille lors de cette saison à jamais gravée dans l’histoire…
