À l’heure où le jeu de l’OM n’est qu’une vaste traînée de boue, Florian Thauvin est l’élément le plus décisif de l’équipe. Mais, malgré une réussite sur le plan statistique, l’ailier droit peine à se montrer convaincant.
Après 20 maigres minutes disputées la saison dernière, Florian Thauvin fait son retour en Ligue 1 dans l’enceinte Francis Le-Blé face au Stade Brestois. Si le plan de jeu de l’OM n’est pas rayonnant, les Olympiens et le coach peuvent compter sur quelques éclaircies apportées par le numéro 26. Il réussit la tant attendue « spéciale » et dépose deux merveilles de coups francs transformés par Duje Ćaleta-Car. Un match plein et un retour qui fait du bien pour l’équipe, les supporters et le coach qui l’a soutenu durant sa longue blessure.
Deux buts et une passe décisive en 90 minutes face à une équipe de milieu de tableau. Les standards « Flotov » n’ont donc pas disparu avec les problèmes à sa cheville droite.
Olympien le plus décisif mais…
L’offensif marseillais reprend le titre qui lui était acquis pendant trois saisons d’affilée. Si la saison s’annonce encore bien trop longue, il est déjà l’homme le plus décisif du onze. En neuf rencontres de Ligue 1, il totalise cinq passes décisives et trois buts. Un bilan comptable plus que correct, qui lui permet de garder ce statut d’arme principale de l’équipe. Pourtant, derrière ces statistiques et ses cheveux mi-longs plaqués sur la droite se cache une identité de jeu en perdition.
Dimitri Payet a enflammé le Vél’ la saison dernière. Le métronome de l’équipe, posté sur l’axe gauche du terrain, se chargeait de tout. De la création à la finition des actions, le numéro 10 s’accaparait le jeu pour mieux le bonifier. Les question surgissent alors quant au plan d’action, une fois le retour du natif d’Orléans acté : quelles seront les approches de Villas-Boas vis-à-vis du trio Dimitri – Pipa – Flo? Quel côté va être priorisé ? Et bien les questions restent en suspens. Ils ont été alignés ensemble à cinq reprises en championnat et la formule n’est pas encore trouvée. Le mal présent dans l’équipe va effectivement au-delà de ce trio, mais le mauvais fonctionnement de ce dernier explique en partie les combinaisons offensives hasardeuses. Les échanges entre le trio sont rares et Thauvin reste le circuit préférentiel de l’équipe. Fixé au côté droit, il est souvent cherché par ses coéquipiers.
Le côté droit toujours favorisé
Que ce soit Sakai, Rongier ou Sanson, chacun veut le servir. Il peut toucher environ entre 50 et 80 ballons selon les rencontres, sans qu’il n’ait besoin de dézoner de son côté préférentiel. Ce qui contraste avec Dimitri. Si l’ancien de West Ham veut voir le cuir autant de fois que son collègue, il doit bouger dans toutes les zones du terrain. À l’image du match contre Lille, où Payet venait par moment coller le flanc droit favorisé par ses collègues pour tâter le ballon. Malgré des tentatives de construction approximatives, le plan de jeu ne semble pas avoir été travaillé.
Flo dans ce marasme
Le manque de circuit peaufinés et le déficit offensif de Sakai sont des facteurs explicatifs du manque de jeu de l’OM. Cependant, Florian Thauvin est en partie responsable. Que ce soit en Ligue des Champions ou dans la Ligue des Talents, les aspects les moins appréciables de son jeu ressortent. Son « égoïsme », sa capacité à vouloir à chercher la solution individuelle, son manque d’appui avec Pipa et enfin son jeu stéréotypé. En effet, depuis la saison 2017-2018 et ses frasques avec la musculation, Florian Thauvin n’est plus un provocateur. Du moins, le nombre de duels où il part en dribbles, en élimination pour aller centrer, s’amenuise de jour en jour. Laissant place à une sempiternelle ouverture pied gauche vers l’intérieur. Un schéma bien connu qu’il réussit moins qu’auparavant et qui frustre Pipa, esseulé.
Le 4-4-2 losange ne change rien pour lui
Le coach l’a mis en place pour tenter de parer au cynisme ambiant dans le jeu de l’OM et pour le moment, aucun changement n’est à constater. Il faut reconnaître que les approches restent les mêmes. Il y a toujours cette volonté de passer par le couloir droit. Florian Thauvin n’agit pas comme un second attaquant, mais plutôt et toujours comme un ailier intérieur. Benedetto se retrouve exclu sur le flanc gauche.
Bien que Cuisance apporte une touche de simplicité en plus, il penche toujours du côté de Flotov’. Le liant n’est toujours pas là et l’ex-Bastiais fait face aux même problématiques. Et ce, que ce soit face à l’Olympiakos, à Porto ou dans le championnat français. Il ne combine pas avec ses partenaires, perd des duels, s’entête à vouloir foncer tout seul et devient l’ombre de lui-même. Après une triste rencontre face à Strasbourg dans laquelle il n’a rien construit, le manque de confiance risque d’envahir le plus décisif des Olympiens. André Villas-Boas doit revoir pendant la trêve le rôle dans l’animation donné au numéro 26. Et l’OM doit régler sa situation contractuelle !