Prêté par le Borussia Dortmund à l’OM cette saison, Leonardo Balerdi est un jeune joueur inconstant. D’un côté, ses performances sont mitigées et mettent le doute sur le potentiel du joueur. De l’autre, ses qualités sportives confirment un joueur en devenir. Concernant son avenir, il balance entre l’Allemagne et la France. Retour sur la première saison pleine en professionnel de Leo Balerdi.
Balerdi arrive à Marseille
C’est après 16 rencontres avec Dortmund que Leo Balerdi change d’horizon et rejoint le sud de la France. Les négociations avec les dirigeants allemands découlent sur un prêt avec option d’achat, d’environ 14 millions d’euros selon RMC. C’est un pari pour l’avenir que tente Pablo Longoria, au côté d’André Villas-Boas. L’ancien de Boca Juniors arrive en même temps que Pape Gueye, milieu du Havre. C’est donc la deuxième recrue de l’OM, qui dispute la Ligue des Champions en cette saison 2020/2021. Par ailleurs, les deux jeunes joueurs sont présentés à la presse en même temps.
Inconnu du grand public, Leo Balerdi a l’air, dès ses débuts, joyeux, timide et respectueux. Son entente avec Benedetto a joué dans les transactions et son adaptation se passe comme il se doit.
« J’ai connu Pipa Benedetto à Boca Juniors. On est resté en contact et il m’a parlé de l’OM. C’est l’un des facteurs qui a influencé sur ma décision. Il a toujours été positif sur ce club. C’est aussi grâce à lui que je suis ici aujourd’hui. »
– Leo Balerdi lors de sa première interview à l’OM
Sur le terrain, il se décrit comme rugueux, agressif, tonique, un Argentin quoi ! Cet état d’esprit correspond parfaitement à l’OM.
« Mon style de jeu est combatif. Ne rien lâcher, se battre coûte que coûte. Je suis plus à l’aise au poste de défenseur central. Mais je peux aussi jouer en milieu de terrain défensif. Comme tout Argentin, j’aime marquer aussi des buts ! C’est plus fort que moi. »
– Leo Balerdi sur son style de jeu
Pas le temps de chipoter, place au travail !
Les débuts de l’Argentin à l’Olympique de Marseille sont en match amical, contre le Dunajska Streda (défaite 2-1). Balerdi dispute quelques minutes avec son nouveau maillot. Il est bien évidemment impossible de se faire une idée du joueur.
Contre le Bayern Munich, en amical toujours, Balerdi rentre en cours de match. Malgré une défaite 1-0, les Olympiens ont bien tenu même si la domination munichoise était outrageuse.
Ses premiers pas en Ligue 1
C’est contre Brest que Leo Balerdi entame son premier match professionnel avec l’OM. Face aux Brestois, les Marseillais l’emportent 3-2. Avec 90 minutes dans les jambes, il est plus facile de se faire une idée concernant la recrue estivale. Au côté de Ćaleta-Car, la charnière centrale subit et encaisse deux buts. Sur le deuxième de Charbonnier, l’ancien du BVB est en retard et laisse l’attaquant marquer. Bien que les relances du joueur sont souvent propres, les débuts sont compliqués, tout comme ses interventions, parfois trop violentes et qui lui coûtent un carton jaune au bout d’une heure de jeu.
Le deuxième match de la saison est l’inévitable Classico qui a tourné en faveur de l’OM grâce à Florian Thauvin. Dans cette rencontre étriquée, Balerdi reste sur le banc.
Il retrouve sa place de titulaire contre Saint-Etienne, à une position étrange. Avec la suspension d’Amavi et la non-qualification de Nagatomo, c’est Balerdi qui est aligné en tant que défenseur gauche. Cela va très mal se passer, de nombreuses erreurs et des pertes de balles lui causent sa sortie au bout de 45 minutes, remplacé par Bouna Sarr. Une première au Vélodrome à oublier pour le défenseur qui essuie ses premières critiques.
Balerdi enchaîne ensuite quatre matchs (Lille, Metz, Lyon et Bordeaux) sur le banc.
La Ligue des Champions, fatale pour Balerdi et l’OM
Au niveau de la Ligue des Champions, le numéro 5 ne participe pas à la défaite contre l’Olympiakos. En revanche, il joue contre City (défaite 3-0). André Villas-Boas le remet ensuite sur le banc face à Porto (défaite 3-0). Son manque d’expérience se traduit par cette erreur sur Moussa Marega lors du match retour contre les Portugais. Sur une touche, l’attaquant malien enrhume l’Argentin. La suite, on la connaît tous, Balerdi ceinture son adversaire qui, logiquement, s’écroule. L’arbitre siffle un penalty au FCP et adresse, par conséquent, un carton rouge au défenseur olympien. Transformé par Oliveira, les Portugais se sont imposés finalement 2-0. Il ne prend pas part au match retour contre l’Olympiakos (victoire 2-1). Leo est titularisé contre Manchester City mais ne peut pas éviter la lourde défaite 3-0 en Angleterre. Cette LDC est le symbole de bévues collectives.
Il est de retour dans le XI, contre Lorient en Ligue 1. Face aux Merlus et dans une partie cadenassée, le seul buteur est l’Argentin lui-même. Suite à un coup-franc botté par Thauvin, l’ancien de Boca profite d’une erreur du gardien adverse pour ajuster dans un angle fermé sa tête. Ce but sonne comme un premier coup dans le passage marseillais du joueur. Pour la première fois de la saison, Balerdi récolte la meilleure note du match (7/10). De quoi rendre fier son coach.
« Je pense que Balerdi deviendra un des meilleurs centraux d’Europe dans les années à venir, parce qu’il a toutes les qualités et petit à petit, il va s’affirmer avec nous. »
– André Villas-Boas élogieux concernant Balerdi après FCL/OM
Balerdi est aligné contre Strasbourg avec une victoire difficile 1-0 grâce à Morgan Sanson. Dans ce match, Nagatomo est titularisé à droite mais Leonardo couvre souvent les couloirs laissés par le Japonais. Il est élu pour la deuxième fois de suite homme du match par le journal l’Equipe, avec une note de 7/10.
Malgré ses bonnes performances, Balerdi reste sur le banc contre Nantes et Nîmes. Il rentre pour la fin de match contre Monaco, afin de permettre à l’OM de tenir son avantage contre les Monégasques (victoire 2-1). Le défenseur central argentin joue tout le match face à Rennes et écope d’un carton jaune au bout de la 42ème minute.
Une méforme individuelle et collective
Le match contre Rennes a laissé des séquelles dans la saison marseillaise. En effet, l’OM va gagner un seul des dix matchs suivants. Dans cette série, Balerdi ne dispute que trois parties. Sur le banc contre Reims, Angers, Montpellier, Dijon, Nîmes et Paris (Trophée des Champions), il participe ensuite à l’intégralité du match contre Lens et Monaco (défaites). Contre les Nordistes et les Monégasques, Leo Balerdi écope d’un nouveau carton jaune.
Pour compléter cette mauvaise passe : les incidents à la Commanderie, le départ surprise d’AVB, la mise sur le banc de Larguet.
Cette accumulation de « biscottes » l’empêche de jouer face à Lens (match retour). Il enchaîne sur le banc contre le PSG en Ligue 1, puis est titulaire contre Bordeaux, sa jeunesse est une nouvelle fois mise à rude épreuve. Rémi Oudin prend de vitesse Balerdi mais l’Argentin bloque la percée de l’ancien Rémois. L’arbitre de la rencontre Jérome Brisard sort le carton rouge pour l’ancien de Dortmund, à la 55ème minute. Cette suspension pénalise désormais l’équipe qui finit le match à 9, après l’exclusion de Benedetto quelques minutes plus tard. La commission de discipline suspend Balerdi pour trois matchs fermes.
Elément incontournable de Sampaoli jusqu’à la fin de la saison
Après son coup d’éclat contre les Girondins, Balerdi retrouve la compétition avec un déplacement périlleux à Lille. Les Olympiens s’inclinent 2-0 à Pierre Mauroy, match pour lequel le défenseur central prend part. Ce dernier reste sur le banc lors de l’élimination en Coupe de France face à Canet, ultime rencontre sous Nasser Larguet.
L’arrivée de Sampaoli
L’intérim de Larguet est terminé. C’est un coach argentin qui débarque pour remettre l’équipe sur de bons chemins, installant un système à trois défenseurs dans lequel figurent Balerdi, Álvaro et Ćaleta-Car. Cette tactique, orchestrée en 3-5-2, demande de la vitesse, de l’offensive et des courses répétées. Le premier match est concluant avec une victoire 1-0 contre Rennes et un but de Cuisance. Balerdi fait un match solide défensivement.
Contre Brest, les mêmes hommes sont alignés pour une victoire 3-1. Si la défense se fait quelques frayeurs, la victoire et le jeu sont retrouvés, au grand bonheur de tous les fans de la cité phocéenne. La présence de Jorge Sampaoli soulage beaucoup et permet aux indésirables de gratter du temps de jeu (Balerdi, Henrique, Cuisance). Le premier cité est pour la troisième fois dans le XI de la semaine selon l’Equipe.
En revanche, l’OM retombe dans ses travers par la suite et Balerdi aussi. Le défenseur argentin se troue contre Nice (défaite 3-0) avec une perte de balle dans les quinze derniers mètres, qui profite à Gouiri pour marquer. Une lourde défaite où la charnière centrale n’est pas exempt de tout reproche. Le jeu n’y était pas, l’envie encore moins.
Son deuxième but sous les couleurs olympiennes
La réception de Dijon permet à Marseille de regoûter à la victoire. Un succès 2-0 grâce à Balerdi et Álvaro. Le premier est à la réception du corner tiré par Payet et catapulte le ballon dans les filets. Le deuxième va légèrement dévier la trajectoire du coup-franc frappé par le numéro 10 olympien. Dans l’ensemble, le match était pauvre et l’OM a dû s’en remettre aux coups de pieds arrêtés pour sortir vainqueur de cette partie.
Le sprint final vers l’Europa League
Il ne reste plus que huit matchs avant la fin d’une saison laborieuse à tous les niveaux. Une rencontre cruciale attend les hommes de Sampaoli en terre montpelliéraine. Un match nul 3-3 dans lequel la défense ne sera pas irréprochable. Concernant Balerdi, il continue à gommer quelques défauts et réalise des interventions rugueuses mais franches. Cependant, il n’arrive pas à se contrôler et fait des fautes bêtes causant des buts évitables.
Leo Balerdi laisse trop d’espaces à Wissa et Moffi lors du match contre Lorient, finalement remporté 3-2 par l’OM. Même si les espaces sont importants, le laxisme de la défense marseillaise reste flagrant. Face à Reims, il fait partie de l’équipe type de la journée de l’Equipe, une quatrième fois depuis sa venue à Marseille.
Contre Strasbourg, au Vélodrome, Benedetto sauve les meubles avec un match nul bien heureux. Sur le but alsacien, c’est le défenseur espagnol qui est « fautif ». Face à Saint-Etienne, c’est une nouvelle erreur du numéro 5 qui n’assure pas son dégagement et laisse tout le loisir à Nordin d’ajuster face à Mandanda. Une bévue qui coûte la victoire à l’OM, incapable de réagir offensivement. Les Verts ont, malheureusement, été la bête noire cette saison pour Balerdi.
Peut-être puni de sa bêtise à Geoffroy-Guichard, il démarre le match contre Angers sur le banc mais rentre en fin de partie. Cependant, porté par un Milik des grands soirs, l’Olympique de Marseille finit par s’imposer 3-2 dans une fin de match mouvementée. Le dernier match contre Metz, où les hommes de Sampaoli sont quasi-sûr de finir en C3, n’est pas de grande classe. Grâce à l’inévitable Polonais, l’OM tient le match nul 1-1 au bout du bout du temps additionnel.
Quid de son avenir ?
Dortmund ou Marseille ? C’est toute la question que se pose l’entourage de Balerdi concernant l’avenir du joueur. Prêté par les Allemands, son option d’achat n’a pas été retenue par les dirigeants marseillais. S’il est un homme fort du groupe de Sampaoli et si son entente est bonne avec Benedetto ou encore Álvaro, le délai pour acheter cette option a cependant été dépassé (31 mai 2021 maximum).
Si Marseille tient à garder son défenseur central, il faudra renégocier avec la direction de Dortmund. De plus, selon la famille du sud-américain, « rien n’est fixé et l’OM et le BVB sont en pleines discussions ».
Leonardo Balerdi fait une saison avec parcimonie. Capable de bonnes prestations, ses erreurs de jeunesse ne pardonnent pas, surtout à Marseille. Son manque d’expérience peut expliquer cela mais l’OM a besoin de joueurs compétents et décisifs, peu importe les situations. Son avenir est indécis même si l’Argentin, positif au COVID-19 cette semaine, veut rester dans le sud de la France.