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PROCHAINS MATCHS

[ITW] Denis Balbir revient sur ce match fou !

Denis Balbir, journaliste et commentateur sportif, a eu la chance de commenter le fameux OM – Leipzig (5-2) le 12 avril 2018. Il nous livre les coulisses de ce match légendaire, que tout supporter olympien a encore en mémoire !

Quel sentiment prédominait quand vous avez appris que vous alliez commenter ce match au Vélodrome ?

Une grande joie du fait que Marseille était dans une année très spéciale avec énormément de succès, un bon état d’esprit et beaucoup de volonté. On sent quand une équipe est partie pour une épopée, et c’est vraiment ce qui transpirait de ce groupe à l’époque. Tous les ingrédients étaient alignés pour que Marseille aille loin cette année-là. Surtout qu’avec le score du match aller, tout était encore possible.

Est-ce que vous avez ressenti, en arrivant au stade, que ce match allait être spécial ?

Oui, forcément. Il y avait une ferveur assez incroyable au niveau populaire. Encore une fois, le score du match aller laissait entrevoir une possibilité de qualification pour l’équipe. Donc c’était tout à fait faisable. C’était une atmosphère particulière, on sentait que le public allait pousser son équipe, comme c’est souvent le cas à Marseille. C’était quelque chose de palpable, les gens pensaient que l’exploit était tout à fait réalisable.

Qu’avez-vous pensé de l’ambiance ce soir là ?

C’était une ambiance incroyable. C’est vrai que, de par la structure du stade, de par son public et la popularité du club, Marseille, c’est un petit peu à part. Il y a une ferveur toujours existante et persistante. Maintenant, quand c’est la coupe d’Europe, avec le parfum européen et que tu approches du but et d’une finale, c’est encore plus fort. Donc l’ambiance était très électrique et incroyablement régulière au niveau de l’intensité, ce qui est parfois rare, car on dit souvent qu’il y a de supers stades, mais parfois ça retombe un peu, alors que là c’était du début à la fin, c’était continuel et même en progression. Elle fait partie des plus grosses ambiances européennes que j’ai pu connaître personnellement.

Est-ce que selon vous le Vélodrome rivalise avec les plus grands stades d’Europe ? Et pourquoi ?

Oui, déjà, il rivalise avec les plus grands stades d’Europe parce qu’il est toujours plein. Donc c’est quand même important d’être fidèle à son équipe. Et je pense qu’il y a une grosse attente à Marseille, qui n’est parfois pas assez récompensée, du fait que l’équipe dirigeante a quand même beaucoup changé son fusil d’épaule depuis de nombreux mois. Aussi, parce qu’il y a une ferveur à Marseille qui est relativement rare en France, à part peut-être des clubs comme Saint-Étienne et Lens pour lesquels je dirais que c’est à peu près comparable. Mais à Marseille, il y a la contenance du stade, sa fabrication, son lieu, parce que moi, je suis peut-être vieux jeu, mais je suis très « anti-stade qui est en dehors des villes ». Je trouve que ça a un côté très impersonnel.

Pour moi, par exemple, Bordeaux a perdu énormément de son âme en quittant le centre-ville pour le Matmut Atlantique. Donc, à Marseille, oui, c’est la contenance, la ferveur, la fidélité des supporters, et la situation géographique du stade. Tous ces éléments font que ce stade, selon moi, fait partie des plus beaux d’Europe, avec une maintenance exceptionnelle. Comme il a été refait, c’est en même temps une cuvette, et en même temps, il y a beaucoup de bruit. Donc c’est vraiment l’outil parfait pour que les joueurs puissent s’éclater.

Sur le but de Bouna Sarr à 2-1, on sent que vous êtes pris par les émotions et que tout le stade explose. Que se passe-t-il dans votre tête à cet instant ?

Il se passe ce qui se passe dans tous les matchs européens où les clubs français sont sur le devant de la scène. On est forcément derrière les clubs français, même si on a des affinités particulières pour un club. En ce qui me concerne, tout le monde sait que c’est Saint-Étienne. Quand on commente Marseille, Lyon, Paris ou d’autres équipes françaises et qu’elles sont aussi proches de l’histoire, aussi proches de l’exploit, forcément on est porté par l’émotion, porté par l’envie que ça continue et qu’elles réussissent. Donc il n’y a pas de calcul. C’est quelque chose qui sort comme ça, avec spontanéité. C’est vrai que le match aller avait été un peu particulier, Timo Werner était venu « brancher » Bouna Sarr justement, au moment des interviews. Donc ça faisait tout un scénario qui ressemble à un scénario parfait.


Sur celui de Sakai, c’est la libération pour tous les marseillais. Ce moment fait-il partie des plus beaux souvenirs de votre carrière ?

Oui, sans aucun doute. Le match en lui-même, le scénario, c’était incroyable. Avec des buts fous, des retournements de situation… En fait, dans ce match-là, il y a eu tout ce qu’on attend quand on veut voir un match de football : du suspense, du spectacle, et une qualification au bout. Donc tout ce qu’on voulait voir, on l’a eu. Avec ce but de Sakai où toute l’équipe de Leipzig est à l’attaque et se livre à fond pour tenter d’arracher l’égalisation. Et puis, ce but qui est quand même venu d’ailleurs. Donc c’est vrai que tout est fait pour que le scénario soit idéal, et il l’a été. Ce but de Sakai, accompagné par la fusion du public et la qualification, fait que le match, avec l’ambiance, fait forcément partie des 10 plus beaux matchs que j’ai pu commenter.

Quel est votre plus beau souvenir dans le métier justement ?

Le plus beau souvenir, je dirais que c’était la finale de la Coupe du Monde de 1998. France – Brésil, avec toutes les stars qu’il y avait sur le terrain et, en plus, la victoire au bout, il n’y a pas d’équivalent.

Est-ce que vous avez une anecdote à nous partager sur ce match ?

Une anecdote, non, mais c’était un match particulier pour moi. J’ai perdu mon papa le matin du match. Il avait 97 ans et était très faible, donc j’étais passé le voir la veille du match à Paris, parce que j’ai grandi là-bas. C’est paradoxal : j’aime bien l’OM, mais j’aime bien tous les clubs. J’aime bien tout le football. Et J’ai grandi à côté du Parc des Princes, donc je suis passé le voir. Et le matin du match, on m’a appelé à sept heures du matin pour me dire que mon papa était parti. Donc pour moi, ce n’était pas une anecdote très drôle.

C’est pour ça aussi que ça restera paradoxalement un de mes meilleurs souvenirs, parce que dans ce match, on aurait dit que mon papa, qui était l’un de mes premiers supporters et qui me suivait depuis le début de ma carrière, c’était vraiment fait pour lui, parce qu’il adorait le football. Il adorait venir au stade avec moi. Il adorait regarder les matchs, surtout ceux que je commentais parce que c’est un papa. On aurait dit que c’était fait exprès pour que je puisse vraiment m’éclater sur ce match-là. Après, c’était une journée compliquée pour moi, mais je me suis appliqué, et j’ai été servi par le scénario du match pour justement, en sa mémoire, faire le meilleur match possible, car c’est le plus beau des cadeaux que je pouvais lui faire.

C’est aussi lors de cette soirée qu’il y a eu une polémique avec vos propos d’après match. Comment l’avez-vous vécu ? Et est-ce que cela a provoqué votre départ du groupe M6 en 2020 ?

Concernant la deuxième partie de la question, je ne sais pas. Il y a aussi eu le Covid qui a causé beaucoup d’incertitudes concernant l’avenir de tout le monde. Après, il y a aussi eu une polémique parce que j’avais dit que je n’aimais pas trop que les femmes commentent le football, mais c’était quelque chose qui a été sorti de son contexte, notamment à cause des réseaux sociaux et des polémiques dont tout le monde est friand. Forcément, en sortant des phrases de leur contexte, on crée des polémiques inutiles. Moi, j’ai toujours travaillé avec des femmes. J’ai fait l’Euro féminin en 2013 en Suède avec Sonia Bompastor notamment, et ça s’est toujours bien passé. J’avais juste dit que je ne trouvais pas ça top quand les femmes partent dans les aigus pour décrire des actions, mais c’est mon avis.

Mais le truc qui tombe mal, c’est quand on vous fait croire que tout va bien et que finalement on vous dit « vous ne faites plus partie du projet ». Moi, j’ai toujours préféré la franchise et l’honnêteté, et là, c’est vrai que ça n’a pas été très classe, mais c’est comme ça dans le monde des médias aujourd’hui.

Est-ce que vous regrettez la fin de cette aventure ?

Les choses se font comme elles se font. Donc il n’y a pas de regret. J’ai pris une grosse claque au moment de mon départ, c’est vrai, je ne peux pas le cacher. Un sentiment d’injustice et une grosse claque. Mais après, voilà, j’ai rebondi. Je suis à la retraite administrativement mais je fais des choses. Je regrette peut-être effectivement de ne pas commenter la Ligue 1 parce que je trouve que c’était intéressant de faire appel à moi, car j’ai de l’expérience et j’ai encore la passion, mais je ne vais pas me prosterner devant des personnes pour qu’elles m’engagent.

La cicatrice est fermée. Il faut savoir non pas raccrocher, mais prendre conscience (et c’est le plus dur quand on est plus âgé) qu’il faut laisser la place aux autres. C’est toujours difficile de devoir laisser sa place quand on est encore passionné, mais on assouvit sa passion autrement. Aujourd’hui, j’ai tout de même une rentrée qui va être chargée, donc je suis content.

Vous avez récemment rejoint Winamax pour commenter l’Euro 2024, est-ce que vous avez pris du plaisir ?

Oui, tout à fait. C’était intéressant, c’était différent. C’était une nouvelle expérience et ça s’est très bien passé. J’ai fait des connaissances intéressantes aux côtés de jeunes journalistes avec une équipe très sympa. J’ai apporté mon expérience, tout s’est bien passé. Donc, c’est vrai que c’était bien.

Pour annoncer votre venue, ils ont réalisé une vidéo humoristique en rapport avec vos propos d’après OM – Leipzig. Comment l’avez-vous perçue ?

Oui, ils m’ont proposé cela pour faire la promotion de mon arrivée. Ils ont même été surpris que j’accepte parce qu’ils savaient que ça allait rouvrir une cicatrice, mais j’ai trouvé ça super marrant. Ils m’ont demandé de m’habiller avec les mêmes vêtements que j’avais ce soir-là. Donc, j’ai retrouvé la doudoune qui convenait et on a bien rigolé. J’ai vraiment trouvé que c’était une idée brillante qui collait bien avec l’état d’esprit du groupe Winamax.

Quels sont vos projets à présent ?

À la rentrée, j’ai signé un contrat avec Genybet pour faire des vidéos de paris sportifs sur la Ligue des champions et sur le championnat. Je vais également continuer à travailler comme je le fais depuis des années maintenant pour la Confédération africaine de football, que je commente depuis Paris, et qui sont exportés pour l’Afrique. J’aurai aussi à couvrir les coupes européennes et peut-être la Serie A pour une autre chaîne africaine, New World TV, qui a de grandes ambitions avec des gens comme David Astorga, Christian Jeanpierre, etc. Ça fait un peu ancien, mais nous apportons notre expérience à de jeunes journalistes, y compris des journalistes africains.

Donc, il y a un rôle de transmission, un rôle d’expérience à transmettre, et j’aime beaucoup ça. Aimé Jacquet, avec qui je suis resté en contact, et aussi Antoine Kombouaré (entraîneur de Nantes), que j’ai beaucoup côtoyé, m’ont toujours dit que c’était important de transmettre, donc c’est ce que j’essaie de faire aussi.

Que pensez-vous du début de recrutement de l’OM ?

Le recrutement, c’est toujours difficile. Pour moi, le meilleur recrutement pour les équipes qui cherchent un objectif précis, c’est de garder les meilleurs joueurs. Et je m’aperçois qu’à Marseille, malheureusement, c’est compliqué de garder les meilleurs joueurs, c’est compliqué d’avoir des entraîneurs. C’est aussi compliqué d’avoir de la stabilité, ce qui est selon moi la qualité principale d’un club : ne pas tout bouger d’année en année. Et là, à Marseille, sans vouloir être trop ironique, tout bouge tous les mois ou tous les jours. Je ne dirai pas que c’est inquiétant, mais c’est embêtant. Parce qu’historiquement, on sait qu’à Marseille, ça bouge souvent et tout le monde en rigole. Donc on a l’impression qu’on s’excuse toujours derrière le fait que ce soit Marseille, mais il faudrait qu’un jour ce soit Marseille grâce à des qualités de management, plutôt que pour des moqueries par rapport à tout ce qui bouge.

Donc, au niveau du recrutement, oui, il y a des noms, il y a des joueurs, mais il faut aussi voir sur le terrain ce que ça peut donner. Ce n’est pas en additionnant 10 super joueurs qu’on va avoir une belle équipe. Il faut que l’équipe trouve de la complémentarité, de la régularité, etc. C’est quand même un travail de longue haleine. Et si ça prend tout de suite, tant mieux, mais si ça ne prend pas tout de suite et que Marseille n’est pas européen, ce sera une faute professionnelle, comme cela l’a été dans le passé avec Igor Tudor, qui ne savait même pas qu’il pouvait jouer l’Europa League à quelques minutes de la fin (OM – Tottenham). Il y a eu aujourd’hui, pour moi, beaucoup trop d’erreurs pour dire qu’on peut être optimiste.

Nous remercions chaleureusement Denis Balbir de nous avoir accordé cette interview. Nous lui souhaitons le meilleur pour la suite de sa carrière. En espérant, un jour, l’entendre à nouveau aux commentaires d’un match de l’OM.

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