Pablo Longoria aurait promis « l’enfer » à l’Atalanta de Bergame au Vélodrome. Les joueurs italiens ne l’ont peut-être pas vécu comme ça sur le sol marseillais mais le match, lui, a tenu toutes ses promesses. On est passé par diverses émotions : tristesse, joie, colère et surtout un amour inconditionnel pour nos joueurs !
Les compositions
OM : López – Clauss, Mbemba, Balerdi, Murillo – Veretout, Kondogbia, Harit – Sarr, Aubameyang, Luis Henrique
Atalanta Bergame : Musso – Scalvini, Djimsiti, Kolasinac – Zappacosta, De Roon, Ederson, Ruggeri – Koopmeiners – De Ketelaere, Scamacca
Acte 1 : Un début de match difficile pour nos joueurs
On s’attendait à une équipe de l’Atalanta repliée défensivement et venue chercher le match nul au Vélodrome, avec un bloc bas resserré devant les buts. Pourtant, ce sont les joueurs de Gasperini qui vont être les premiers à se montrer dangereux, notamment en passant par le côté gauche. Le pressing des Italiens est agressif. Malgré un gros début de match de Balerdi, qui prend très bien Scamacca au marquage individuel, l’attaquant vedette de l’Atalanta va ouvrir le score à la 11e minute sur une erreur défensive assez grossière. Bien servi par De Ketelaere, il crucifie Pau López à bout pourtant, qui ne peut malheureusement rien faire.
Un ami supporter du PSG, m’envoie un texto : « Tu vas voir, ça ne fait que commencer. L’Atalanta va en mettre deux ou trois autres dans la soirée ». J’ai vraiment les boules !
Acte 2 : Un beau sursaut d’orgueil de l’OM
Toutefois, dans la vie, rien ne se déroule comme on l’imagine. L’OM se met à attaquer. A la 14ème minute, Enrique centre pour Sarr et sans une intervention miraculeuse de Kolašinac, nous aurions pu égaliser. Les Olympiens montrent qu’ils ont du caractère. Le but de l’Atalanta ne les a pas affectés tant que ça . Gasset avait prévenu en conférence de presse d’avant match : « On a le bon état d’esprit et on doit le garder ». Cela a été le cas. Sur le terrain, on a vu des joueurs conquérants, monter en bloc prendre d’assaut le camp de Bergame.
On m’envoie un autre texto : « Je sens que l’on va passer une bonne soirée ». Les attaques des Marseillais seront payantes puisqu’à la 20e minute, sur une belle action collective, Mbemba reprend un ballon comme il vient et marque un superbe but. Son tir tape sur le poteau et rentre dans les filets. Tom, le co-président de Peuple Olympien, qui était également au stade, a partagé son émotion : « Quand il a marqué, tout le virage s’est pris dans les bras et a crié notre joie. Ce qui est bien au Vélodrome, c’est que quand il y a un but, tu le fêtes avec tout le monde. Tu oublies tes amis et tu célèbres le but avec tout ceux qui sont autour de toi dans les tribunes. En fait, c’est tout le stade qui est devenu ton ami ».
L’ambiance était phénoménale dans les tribunes. Était-ce vraiment l’enfer ? Nos supporters marseillais se sont bien tenus en tout cas et ont porté leur équipe honorablement. Contrairement à certaines personnes du parcage visiteurs qui auraient proféré des insultes racistes et des cris de singe à l’encontre des joueurs de l’OM. L’enfer, c’est un monde où l’on est incapable de faire la différence entre le bien et le mal. En tout cas, à la 41e minute, quand Harit sert Aubameyang qui croise malheureusement trop son tir, on sent que tout peut arriver en deuxième mi-temps. Yacine Youssfi, un supporter de l’OM, écrira sur Twitter « L’OM a mis beaucoup de cœur et d’énergie dans cette première mi-temps ». On veut vraiment y croire ! On a droit au rêve nous aussi, comme diraient les journalistes de la Provence.
Acte 3 : Les dieux n’étaient pas Olympiens, ce soir
En 1994, lorsque l’OM, alors rétrogradé en D2, éliminait l’Olympiakos en coupe UEFA, le journal L’Equipe titrait « Ce soir, les Dieux étaient Olympiens ». Et bien, durant cette soirée du 2 mai 2024, ils ne l’ont pas été. Les joueurs n’ont pas démérité mais aucun but ne sera malheureusement marqué en deuxième mi-temps. Pourtant, les joueurs de l’OM se sont montrés beaucoup plus conquérants et ceux de l’Atalanta très fébriles. A la 60e minute, Kondogbia, superbement servi, tire au-dessus. A la 64e, Sarr marque un but mais refusé pour un hors-jeu d’Enrique, qui est loin de faire l’unanimité. « Pour moi, il doit y avoir 2 à 1 à ce moment de la rencontre » déclare Jordan sur Twitter.
A la 68e, Moumbagna fait une belle passe vers Aubameyang mais sa frappe ne donnera rien. « Tout ça manque de technicité et de réalisme. » me dit Valentine par texto. Elle a entièrement raison. Le stress est à son paroxysme. On doit impérativement marquer. A la 74e, Ounahi tape la barre transversale alors que Musso était battu. Ce n’est plus un match de foot que l’on est en train de regarder. C’est une tragédie de Shakespeare, avec un Gasset qui joue les Roi Lear et regarde ses hommes impuissants face aux aléas du sort.
Acte 4 : Regards croisés d’après match
Bon, il ne faut pas être trop pessimiste non plus ! Lookman, rentré à la place de Scamacca, s’était créé également quelques actions de jeu qui auraient pu être en notre défaveur. En fin de match, Miranchuk, qui remplacera De Ketelaere à la 84e, a failli permettre à l’Atalanta de l’emporter. Heureusement, son tir puissant passera à côté des cages de Pau López. Ce dernier déclarera après la rencontre que les Marseillais ont très bien joué, que l’équipe a tout fait pour gagner mais que « le foot est comme ça ». Hélas, c’est bien vrai. Jul n’a pas tort de chanter également que « La vie est faite comme ça ».
Côté supporters, les avis sont mitigés, y compris chez les chroniqueurs de Peuple Olympien. Pour Ben, qui a regardé le match depuis la Tanzanie, la soirée a été bonne et il s’est dit très satisfait de la prestation des joueurs. Pour Djibril, il reste néanmoins une grande frustration de n’avoir pas vu au moins un deuxième but en seconde mi-temps. Quant à Tom, il n’y a aucun regret à avoir. L’OM a tout donné sur le terrain et c’est le principal.
Que peut-on espérer pour la suite ? Pour Valentine, le retour s’avèrera très compliqué : « On part à l’extérieur sans but d’avance. Ce sera le match le plus dur de la saison ». C’est clair que les choses ne seront pas simples. Pour notre chroniqueur Ishak, nous avons néanmoins des raisons d’être optimistes : « Si on les musèle bien, on peut ramener la victoire lors du match retour à Bergame, d’autant plus que les joueurs italiens ne joueront pas dans leur stade habituel ». Espérons que l’avenir lui donnera raison et que, comme chez Shakespeare, la tragédie puisse laisser la place à la comédie.
On ne sait pas de quoi sera fait l’avenir. Il peut nous arriver le meilleur comme le pire ! En tout cas, ce qui est sûr, c’est que le 9 mai on sera tous derrière l’OM. Avec un mental d’acier et davantage de réalisme devant le but, nous pouvons gagner là-bas. Sartre n’a pas tort d’écrire dans Huis Clos que l’enfer c’est les autres. L’enfer, au match retour, ce seront peut-être les joueurs olympiens filant droit aux buts de Bergame et allant chercher leur place en finale de l’Europa League.