Mercredi 13 janvier 2021, quatre mois précisément après une victoire importante au Parc, l’OM se permettait de rêver. Et pourquoi pas enchaîner deux victoires d’affilée face au Paris-Saint-Germain ? Performance qui n’a d’ailleurs plus été rééditée depuis le 27 novembre 2011 et le 3-0 sans appel infligé à Lugano et consorts. Alors certes, l’OM n’a pas les mêmes armes que cette équipe parisienne forgée à coup de millions. Mais, lors de cette finale du Trophée des Champions, l’OM ne s’est pas permis de rêver. « L’espoir fait vivre, le rêve fait durer« . Comme si l’OM avait adopté cet état d’esprit d’inhibé au fil des humiliations lors des #PSGOM, année après année.
Un état d’esprit irréprochable
Au vu du onze de départ concocté par André Villas-Boas, des questions fusaient dans les têtes marseillaises. Pourquoi André va-t-il encore une fois refuser le jeu en mettant un faux numéro neuf ? Le coach lisboète avait une idée en tête. Celle d’avoir un Dimitri Payet surboosté ce soir, et preuve en est, The Special Two avait un coup d’avance !
Le XI de départ pour cette 𝐟𝐢𝐧𝐚𝐥𝐞 du 𝐓𝐫𝐨𝐩𝐡𝐞́𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐂𝐡𝐚𝐦𝐩𝐢𝐨𝐧𝐬 #PSGOM ⚔️❄️
— Olympique de Marseille (@OM_Officiel) January 13, 2021
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Une finale qui vaut double
Dès le début de match, les intentions marseillaises sont claires et nettes, les Olympiens pressent sans relâche. Comme une envie de se mettre en confiance face à une équipe plus douée techniquement. À l’image d’un Rongier des grands soirs, il aura montré la voie à ses partenaires. Ne comptant pas ses efforts, c’est l’ancien capitaine nantais qui allait jusqu’à presser Navas dans sa surface. Le ton est donné, Marseille n’est pas là pour faire de la figuration et être la risée de la planète football. L’envie et la détermination, c’est bien, mais la précision et la vista, c’est autre chose.
Álvaro, bien rentré dans son match, couvre parfaitement les brèches dans la défense marseillaise dès l’entame de la partie. Son compère du soir en défense, Duje Ćaleta-Car, y va également de son tacle appuyé, mais régulier sur Icardi. Au bout de quinze minutes, les Parisiens comprennent que ce soir, la tâche s’annonce plus compliquée que prévue.
Néanmoins, les Parisiens arrivent à se montrer dangereux sur les phases de coup de pied arrêté. Remportant leurs duels aériens, les attaques dangereuses ne tarderont pas à arriver. À la 18ème minute, lâché du marquage par Sakai, Icardi placera une tête au ras du poteau. Avertissement cinglant. Quatre minutes plus tard, Paredes adressera une passe à contretemps à un Mbappé hors-jeu. Icardi, servi parfaitement pour marquer dans le but vide, se verra logiquement refusé ce but pour un hors-jeu au départ de l’action. Au bout de vingt minutes de jeu, la défense marseillaise a déjà failli céder deux fois.
Les espaces se libèrent
Puis, l’OM décide de tenter les quelques coups éphémères qu’ils auront lors de ce match. Sur le modèle d’un Kamara et son lob astucieux mais osé de la ligne médiane, l’OM joue plus haut. Et inévitablement, les ballons dans le dos avec des appels venants des côtés pour repiquer dans l’axe, ça fait mal. Surtout quand la défense est haute et qu’un certain Kylian Mbappé est à la réception d’un tel ballon.
C’est ce qui se passera à la 29ème minute, puisque Marquinhos adressera un amour de ballon à Mbappé dans le dos d’Álvaro. Suivi par Sakai, il trompera Mandanda d’un plat du pied bien fouetté. Malgré cela, la défense marseillaise brille encore une fois par son alignement, au talon près ! Le but sera donc logiquement refusé pour une position de hors-jeu, deuxième fois en dix minutes. Ce n’est pas la première fois de la saison que les quatre protecteurs de Mandanda nous montre qu’ils maîtrisent à la perfection le jeu du hors-jeu.
Après ce deuxième but refusé, Marseille commence à prendre l’eau malgré la résistance affichée. La VAR viendra conforter les Marseillais dans leur état d’esprit : il faut rentrer aux vestiaires sans encaisser de but. Dans une ambiance lourde et pesante, la pression bat son plein. Et une scène cocasse s’étant déroulé à peu près tout le long du match a attiré notre attention. De quoi détendre l’atmosphère, dans un match avec plus d’enjeu qu’il n’y paraît !
Et la sanction tombe avant la mi-temps
Les nombreux retours défensifs des ailiers du soir, Radonjic et Flotov auront fait du bien à un milieu asphyxié. Incapable de ressortir la balle proprement, à moins de l’envoyer sur Thauvin au p’tit bonheur la chance, l’OM sombre. Et c’est alors que, cinq minutes avant que les vingt-deux acteurs ne rejoignent les vestiaires, Paris débloque le match.
Abasourdis, les Marseillais s’en remettront aux coups de pieds arrêtés pour tenter de se montrer dangereux. Se chargeant de ses phases arrêtées, le numéro 10 marseillais n’aura trouvé preneur sur aucun de ses ballons. Levant ses centres, contrairement à Dijon, il aura distillé de bons ballons ne trouvant pas de coéquipiers. En témoigne son dernier coup franc avant la mi-temps où Álvaro était proche de reprendre victorieusement son offrande. Icardi trouvera par ailleurs la barre transversale sur la dernière offensive parisienne de cette première période.
Ces 45 premières minutes se résument donc à une possession parisienne supérieure et un maillage du milieu de terrain conséquent. Faisant coulisser le bloc marseillais de gauche à droite, les Parisiens auront trouvé des espaces entre nos lignes. Ne nous laissant que très peu de fois respirer, nos seules actions offensives dans le jeu se sont résumées à des rushs de Thauvin. Les Marseillais doivent lâcher les chevaux cette seconde mi-temps s’ils espèrent ramener le trophée sur la Canebière.
📊 Les stats de ce choc à la mi-temps 📈 ! #TDC2020 pic.twitter.com/Gt5tiqSXOb
— Ligue 1 Uber Eats (@Ligue1UberEats) January 13, 2021
Une deuxième mi-temps déjà écrite
Neymar sur le banc, un but encaissé à la moitié du match, Mandanda sorti sur blessure, Pelé le come-back. La deuxième mi-temps s’annonçait être une bataille jusqu’à la 90ème minute. Fidèle à sa réputation, Félix-Bollaert a été le théâtre d’une lutte de tous les instants. Et quand on parle de lutte, on ne parle pas du sport olympique auquel Paredes est licencié depuis des années. Non, à l’exemple d’un Thauvin, capitaine de seconde mi-temps, les Olympiens auront mouillé le maillot. À la 53è minute, l’international tricolore se lancera dans une percée solitaire. Pas attaqué, il réussira à se mettre en position de frappe dans un angle plutôt fermé. Navas détournant en corner, le numéro 26 marseillais sonne la révolte.
La 56è minute est l’occasion de voir AVB effectuer deux changements avec l’entrée en jeu de Sanson et Benedetto. Respectivement en lieu et place de Gueye et Radonjic, en dessous de leurs niveaux habituels. Surtout en ce qui concerne le nouvel arrivant du Havre. Mais, comment en vouloir à un jeune joueur de 22 ans qui apprend tous les jours de manière exponentielle ?
Pour marquer, il faut frapper
Ne pas avoir d’occasions dangereuses est une chose, mais lorsque tu en as, alors tente ta chance minot ! Et quand celle-ci se présente, avec un bon centre en retrait de Thauvin, on joue les bons samaritains. Kamara nous a tous fait suer en le voyant contrôler bien sagement un ballon qui ne demandait qu’à être frappé !
Mais pourquoi il frappe pas Kamara bordel ???
— Fabien (@Beye13) January 13, 2021
Sérieusement…#TeamOM #PSGOM
Dans la minute qui suit, après un ballon repoussé par la défense parisienne, Ćaleta-Car lui, tentera sa chance du gauche. Initiative concluante puisque cette frappe cadrée obligera Navas à se coucher rapidement sur sa droite pour s’interposer.
Les dix minutes qui suivent sont une suite de temps fort marseillais laissant présager de bonnes choses. L’entrée de Benedetto libère quelques espaces où Dimitri Payet s’empresse de le servir. Un ballon dangereux remisé de l’arrière du crâne par l’attaquant argentin amènera une des situations dangereuses de ce temps fort. De plus, les quelques pertes de balles parisiennes dans leurs quarante derniers mètres confortent les espoirs marseillais. À noter l’entrée en jeu de Pol Lirola à la 65ème minute pour sa première apparition sous le maillot marseillais.
« ¡Hola Neymar, soy Álvaro! »
Comme si Pochettino avait prédit ce moment et souhaitait préserver le Brésilien de l’accueil chaleureux d’Álvaro. Ce qui devait arriver arriva, l’entrée de Neymar à la 65ème minute n’est pas passée inaperçue. L’Auriverde se présentera alors dix minutes plus tard devant Álvaro, qui réagira à la Claude Makélélé. Le ballon est passé, oui, mais pas le joueur..
L’albatros n’a pas déployé ses ailes
Puis, les fautes d’Álvaro sur Neymar s’enchaînent jusqu’au moment où la tension atteint son paroxysme. À la 76ème minute, Rongier dévisse totalement sa frappe à l’entrée de surface, par un clair manque de lucidité. Celui qui s’est donné sans compter lors de cette finale, manque toujours de clairvoyance dans le dernier geste. Les occasions dangereuses côté marseillais commençant à se faire ressentir, Paris décide d’accélérer. À la 82ème minute, couvert par un Pol Lirola en retard, Di Maria lance Icardi à la limite du hors-jeu. Celui-ci se présentera en face à face avec Pelé qui ne pourra éviter le contact avec l’attaquant argentin. La VAR confirmera la décision de siffler une faute dans la surface en faveur des Parisiens. Neymar se chargera alors de transformer la sanction, 2-0, 85ème minute, la messe est dite.
La fin de ce match sera un résumé concis de cette finale du Trophée des Champions. Après le deuxième but inscrit par les Parisiens, Marseille tentera le tout pour le tout. Sur un énième centre en retrait aux dix-huit mètres, Sakai se trouve à la réception. Mais, inutile de vous préciser le pourquoi du comment. Le fameux train « qui faisait tchou-tchou » lors de ces passages aurait pu être percuté par la frappe du Nippon.
« Et, et, Payet est arrivé, sans s’presser »
Cette soirée aura été l’occasion de démontrer une nouvelle fois notre faible créativité dans les trente derniers mètres adverses. Puis Zorro est arrivé..! Dans le tempo, Lirola décale Florian Thauvin pour que celui-ci centre en une touche de son pied droit. En jambes lors de ce match, Payet viendra couper la trajectoire au premier poteau d’un plat du pied opportuniste. Il reste quatre minutes de jeu et l’OM n’est plus mené que d’un petit but ! Malheureusement, la victoire parisienne était scellée puisque le temps restant ne permettra pas aux Marseillais de recoller au score. Une dernière tentative de Thauvin dans les nuages à la 95ème minute viendra clore les débats. Le Paris Saint-Germain remporte le Trophée des Champions.
Alors que nous pouvions espérer autre chose de cette finale, les Marseillais auront été trop approximatifs dans la finition. Quelques phases de jeu auront cependant été intéressantes, ainsi que l’envie des joueurs. À noter le gros match de Dimitri Payet qui n’aura nullement compté ses efforts de la première jusqu’à la dernière minute. Peut-être qu’un Michaël Cuisance aurait pu apporter une touche technique à ce match bridé. Néanmoins, une fois de plus, nous repartons bredouille face au PSG. À l’inverse d’un Rennes ou d’un Guingamp, nous n’arrivons pas à battre le PSG lors des matchs de coupes. Un bilan plus triste qu’inquiétant pour un club qui prévaut comme devise « À jamais les premiers ».
Bel article avec beaucoup de precisions