Alors que l’histoire a semblé prendre fin brutalement au mois de mai dernier, l’OM a finalement réussi à conserver André Villas-Boas. L’OM, ou plus exactement ses joueurs. La direction, elle, après avoir démis « Zubi » de ses fonctions, n’en menait pas bien large quant à l’avenir de son technicien portugais. Nonobstant, ce dernier a choisi d’honorer son contrat et poursuivra donc l’aventure à Marseille. Une année pour se convaincre que l’union doit durer.
Zubi, c’est fini
André Villas-Boas sera donc bien l’entraîneur de l’OM pour la saison 2020-2021. Il y a quelques mois, cette affirmation relevait du domaine de l’évidence. Aujourd’hui, aussi. Seulement, entre-temps, le directeur sportif Andoni Zubizarreta, à qui le Portugais avait lié son avenir dès son arrivée, a été prié de faire ses valises. Une décision difficile à avaler pour l’ancien de Chelsea. Mais, alors que l’issue paraissait inéluctable, coup de théâtre. Après avoir refusé de signer un nouveau contrat… Villas-Boas reste !
Sa décision, il l’expliquera quelques semaines plus tard, au travers d’une interview accordée à L’Équipe. Les joueurs, et uniquement les joueurs, ont motivé son envie de rester et de disputer la plus belle des compétitions sous le soleil méditerranéen. Son groupe, qu’il a fait le dauphin de Ligue 1, le lui a bien rendu et a, par la même occasion, évité une nouvelle crise au sein de la Commanderie. Un coup de fil de Zubizarreta, lui demandant de ne pas faire cas de son éviction, aurait aussi, d’après le lusitanien, eu son effet.
De la suite dans les idées
Cependant, le pire ennemi de l’OM dans sa lutte pour conserver André Villas-Boas est peut-être le Portugais lui-même. Ce dernier ne s’en est jamais caché, il envisage sa carrière d’entraîneur sur une quinzaine d’années seulement. Les onze premières écoulées, il se montre encore ambitieux sur le quinquennat à venir. Deux années de contrat à l’OM n’étaient d’ailleurs pas sa volonté première, mais la législation française ne lui permettait pas de se contenter d’une seule saison. D’autre part, il a évoqué à plusieurs reprises son souhait de participer à la Coupe du Monde 2022. Tel un prix Nobel de la sincérité, il a même nommé les destinations qui lui faisaient envie. Ainsi, il hésiterait entre le Japon et le Brésil pour sa dernière expérience d’entraîneur.
André Villas-Boas s'exprime sur son avenir :
— Instant Foot 🤜🏻🤛🏿 (@lnstantFoot) June 6, 2020
"Je veux coacher pendant encore 4 années. Un an à Marseille, puis une expérience exotique au Brésil ou au Japon par exemple." pic.twitter.com/wmrLvyM9wW
Sa part du contrat est déjà remplie
Débarqué à Marseille dans un contexte presque délétère, fin mai 2019, Villas-Boas a réussi un coup de maître. En point d’orgue, cette deuxième place synonyme de Ligue des Champions. Une compétition que l’OM n’a plus disputé depuis 2013, une éternité à Marseille. Si le club voudra d’abord bien y figurer et renouveler sa participation en 2021-2022, les supporters ne s’en contenteront pas forcément. Quelque soit le chapeau dans lequel sera l’OM – bien qu’il y ait de fortes chances que ce soit le 4 – personne ne s’empêchera de rêver plus haut. Le soutien presque inconditionnel de tout un peuple phocéen donnera à Villas-Boas une nouvelle occasion de montrer qu’il est bien plus qu’un simple Special Two.
La balle est dans le camp de l’OM
Marseille devra très sûrement se résigner à voir partir son maestro. Si le départ de Zubizarreta n’est désormais qu’un lointain souvenir, l’OM aura en effet à faire pour persuader son entraîneur de renouveler son bail. Mais de ce point de vue, le club travaille pour le moment plutôt bien. D’ailleurs, les arrivées de Pape Gueye et Leonardo Balerdi, voulues par Villas-Boas, sont autant de premières réponses à moindre coût.
🔃 Selon @lequipe, l'OM et le Bayern Munich vont poursuivre leurs discussions demain au sujet de Michael #Cuisance. André Villas-Boas aurait pris le dossier en main et placerait Cuisance comme priorité en cas de départ au milieu. #TeamOM
— Peuple Olympien (@peupleolympien) July 30, 2020
Des recrues et des prospects qui confirment tous la même impression : Villas-Boas a les clés du mercato olympien. S’il n’a tout de même pas carte blanche en raison de la situation financière que l’on connait, chaque nom associé avec insistance à l’OM semble être de son fait. Une liberté qui le ravit probablement, à l’heure où les départs peuvent devenir imminents à chaque instant.
Des départs, il n’en faudra d’ailleurs pas trop pour que Villas-Boas continue à trouver son effectif compétitif. Il a d’ailleurs clairement averti à ce propos. Tout départ devra être remplacé. Les postes à renforcer sont les suivants : un arrière gauche et un attaquant, en plus des arrivées de Balerdi et Gueye, et de l’option d’achat levée pour Álvaro. Les recherches actuelles se concentrent pourtant aussi sur un nouveau milieu de terrain, un signe que le technicien anticipe d’ores et déjà un départ à ce poste. Sanson et Lopez sont les favoris à ce jeu-là.
Un nouveau tandem de surdoués
La dernière nouvelle tête en date, le fameux « Head of Football », est Pablo Longoria. Sans passé commun connu avec le patron du banc olympien, il témoigne en revanche d’un joli CV, à seulement 33 ans. Un jeune surdoué du football, toujours dans l’analyse, têtu aussi, qui n’est pas sans rappeler le profil de son homologue ibérique.
Ces similitudes ne seront pas suffisantes pour les rapprocher mais peuvent laisser entrevoir des méthodes, des idées et espérons-le des intérêts convergents, au service du club. Le dénouement dans le dossier Thauvin, sur lequel l’Espagnol a mis la main, pourrait conditionner la suite de cette collaboration. Et l’issue pourrait être connue rapidement puisque le nouvel homme fort du recrutement marseillais ne propose rien d’autre qu’un ultimatum à l’ailier de 27 ans : prolonger, ou partir dès cet été. Nul doute que de voir Thauvin s’en aller agacerait fortement son entraîneur. Mais pour le moment, il semble toutefois que l’on en soit encore loin.
Une saison charnière donc, qui verra un Villas-Boas déterminé à confirmer son premier exercice réussi à Marseille, avec la Ligue des Champions cette fois. Se sachant, de ce fait, scruté plus attentivement encore, le technicien olympien voudra montrer qu’il peut prétendre à diriger une sélection nationale, la Coupe du Monde 2022 en point de mire. De son côté, l’OM, ses joueurs, ses supporters et sa direction, devront se montrer sous leur meilleur jour pour mettre leur coach dans les meilleures conditions. En espérant, au bout du chemin, une belle surprise sur le banc marseillais l’an prochain.