Arrivé l’été dernier dans la discrétion et avec mauvaise réputation, Michael Amir Murillo a agréablement surpris. Le Panaméen a réussi sa première partie de saison dans un rôle de joker, au point de menacer Renan Lodi et Jonathan Clauss pour une place de titulaire.
Le 30 août dernier, Michael Amir Murillo est devenu la huitième recrue estivale de l’OM, qui a déboursé 2,5 millions d’euros pour l’arracher à Anderlecht. Étant donné le prix du transfert et le CV des autres recrues de l’été (Aubameyang, Kondogbia, Lodi…), le Panaméen a débarqué dans l’ombre sur la Canebière. Sans pression ni attentes particulières, même si les premiers échos le concernant n’incitaient pas à l’optimisme. Décrit par certains comme peu fiable, inconstant et fantaisiste dans son jeu – un Nuno Tavares en somme – le latéral polyvalent a prouvé…tout le contraire.
Un élève sérieux et appliqué
À chaque fois que Gennaro Gattuso aura fait appel à lui, Murillo a plutôt répondu présent, il a “fait le job” comme on dit. Prédécesseur de l’Italien sur le banc olympien, Marcelino n’a jamais pu l’utiliser, puisque l’ancien des New York Red Bulls (2017-2019) est arrivé à Marseille avec une blessure gênante à l’ischio. Sa première apparition dans le groupe, sans rentrer en jeu, fut le 21 septembre, sur la pelouse de l’Ajax Amsterdam (3-3), en Ligue Europa. Rappelez-vous, le pompier de service « Pancho » Abardonado était alors en charge de l’équipe.
Cette période mouvementée en coulisses correspond donc aux premiers pas du numéro 62. Depuis le déplacement à Monaco où il était titulaire, il a joué 14 matchs toutes compétitions confondues pour six titularisations. D’abord utilisé en latéral gauche pour combler les absences de Renan Lodi, Murillo a brillé par sa solidité et sa sobriété technique mais il manquait d’initiatives et de prises de risques offensives. Des qualités apparues plus tard lorsque Gattuso lui a offert des minutes à son vrai poste dans le couloir droit. Qui plus est dans un rôle de piston mettant en valeur son envie de se projeter dans la surface adverse.
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Fier de porter les couleurs olympiennes
Décomplexé au fil des matchs et des minutes, le défenseur marseillais a (enfin) pris la lumière en décembre. À chaque fois servi par Aubameyang, il s’est offert deux buts d’attaquant contre Lyon (3-0) puis Clermont (2-1). Une fierté personnelle pour celui qui représente fièrement les couleurs du Panama en Europe.
“Je remercie vraiment toutes les personnes qui ont m’ont permis de venir à Marseille. Cette signature, après la naissance de ma fille, c’est le plus beau jour de ma vie” a-t-il savouré récemment au micro de RMC. En plus d’attirer ses supporters panaméens vers l’OM, Murillo rend de très bons services depuis son arrivée sur le Vieux-Port. Pourvu que ça dure, l’équipe aura besoin de lui lors de la deuxième partie de saison qui s’annonce chargée. Même si une recrue hivernale signe pour concurrencer Lodi – Pablo Longoria a évoqué cette possibilité – le Sud-américain sera là pour, au moins, soulager Clauss.
À la mi-saison, Amir Murillo s’inscrit dans la liste des “modestes” recrues qui deviennent finalement de très bonnes pioches. Au moment de ce premier bilan, le Panaméen peut même être considéré comme LA satisfaction du mercato estival. Une belle surprise que l’on espère voir poursuivre sur sa lancée.