Au terme d’une prestation aboutie, l’OM a dominé Montpellier (4-1) ce dimanche pour conclure une semaine parfaite. Les Olympiens, revigorés par le discours de Jean-Louis Gasset, ont-ils enfin lancé leur saison ?
La semaine de tous les dangers a finalement bien tourné pour l’OM. En l’espace de quatre jours, les Olympiens se sont qualifiés pour les huitièmes de finale de la Ligue Europa puis ont dominé Montpellier (4-1), ce dimanche au Vélodrome. Ce premier succès de l’année civile en Ligue 1, à l’issue d’une prestation collective réussie, confirme les espoirs donnés face au Shakhtar Donetsk. L’arrivée de Jean-Louis Gasset apporte de la sérénité et de la confiance à un groupe qui en avait grandement besoin.
Un OM serein
C’est le premier enseignement des deux rencontres dirigés par le successeur de Gennaro Gattuso. L’OM semble (enfin) sûr de sa force même si le début de match est raté. Comme face à Donetsk, une erreur individuelle – signée Samuel Gigot cette fois – a offert un but d’entrée de jeu à Montpellier. Un handicap que les Marseillais ont surmonté en restant calmes, s’installant dans le camp adverse au fil des minutes. Aucun signe de nervosité n’est venu parasité le jeu olympien alors que l’énorme enjeu de la rencontre aurait pu inhibé le collectif.
En fait, Jordan Veretout et ses coéquipiers font preuve du même flegme que leur coach Gasset devant son banc de touche. L’entraîneur français délivre en effet peu de consignes depuis sa zone technique et adopte la même attitude qu’elle que soit le scénario de la partie. Au micro de Prime Video ce dimanche, Leonardo Balerdi a insisté sur la « tranquillité » diffusée par Gasset et son staff. Ces derniers avaient pour première mission de « laver les têtes » du groupe. C’est désormais chose faite.
Un allant offensif retrouvé
Le travail mental une fois effectué, l’OM doit maintenant retrouver un fil conducteur tactique et technique. Tout n’a pas été parfait contre le MHSC mais la nette victoire offre de réels motifs d’espoir, avant une semaine d’entraînement et le déplacement à Clermont samedi prochain (21h). À partir de l’égalisation d’Iliman Ndiaye, à la 31ème minute, les Phocéens sont montés en puissance pour délivrer une très bonne seconde période. Le stade Vélodrome a enfin revu des joueurs portés vers l’avant, des dédoublements sur les ailes et des dépassements de fonction.
« L’équipe est convalescente, et on ne va pas voir plus loin que le match de Clermont. Samedi prochain, il faudra encore monter d’un cran, monter le curseur technique. En coupe d’Europe, il n’y avait que l’état d’esprit, le match n’était pas très beau à regarder. Ce soir, on a ajouté un peu de jeu. »
L’analyse de Jean-Louis Gasset après la victoire face à Montpellier.
Un allant offensif symbolisé par Chancel Mbemba, positionné en arrière droit hybride pour couvrir le dos d’Ismaïla Sarr. Au four et au moulin, le défenseur congolais a occupé tout le couloir, donnant même une passe décisive à Pierre-Emerick Aubameyang pour le 2-1. En 95 minutes, l’OM a tiré 16 fois au but (6 frappes cadrées). Mais il a surtout affiché un visage conquérant, pour le grand bonheur des « créatifs » du onze de départ, Ndiaye et Amine Harit.
L’éveil des Sénégalais
Ce n’est un secret pour personne, la confiance change beaucoup de choses dans le football. Les cas d’Ismaïla Sarr et Iliman Ndiaye l’illustrent parfaitement. Moribonds sous les ordres de Gattuso, les deux Sénégalais reprennent des couleurs grâce au discours du nouveau staff et à leur meilleure utilisation sur le terrain. Buteur décisif contre le Shakhtar, Sarr n’a pas tout réussi face à Montpellier, notamment en un contre un. Mais sa vitesse et ses courses à répétition ont fait de gros dégâts jusqu’au csc concédé par Falaye Sacko (82′). L’ancien Rennais, qui fêtait ses 26 ans hier, semble libéré d’un poids psychologique et exprime davantage ses qualités.
Le constat est le même pour Ndiaye, auteur de son meilleur match sous le maillot olympien. En plus de son but et du pénalty provoqué, le numéro 29 a rendu fous les Montpelliérains avec ses prises de balle orientées, son jeu de corps et son mouvement. Dans une position axiale, son profil a tout pour faire briller l’OM, en espérant que cette soirée va totalement lancer son aventure marseillaise. En tout cas, sa prestation a sans doute convaincu Gasset, qui souhaite concerner un large effectif pour réussir sa mission. Le troisième Lion de la Téranga, Pape Gueye, a lui aussi participé à la fête en remplaçant Geoffrey Kondogbia (64′). Une première apparition depuis la mi-décembre qui en appelle d’autres lors des prochaines semaines très chargées avec le championnat et la confrontation face à Villarreal.
Seulement 9ème de Ligue 1, à cinq points du Top 5, l’OM reste encoin loin du compte. Mais l’arrivée de Gasset a le mérite de (re)lancer la saison et redonner du plaisir aux supporters. Les deux prochaines journées face aux mal classés Clermont et Nantes détermineront l’enjeu du sprint final. Un sprint que l’on espère exictant après six mois d’une profonde morosité.
