Facile vainqueur de Villarreal (4-0) ce jeudi, l’OM a fait un grand pas vers les quarts de finale de la Ligue Europa. Les Olympiens sont transfigurés depuis l’arrivée de Jean-Louis Gasset et peuvent croire à une superbe fin de saison.
Reçu 4 sur 4. Depuis la nomination de Jean-Louis Gasset le 20 février dernier, l’OM ne connaît plus que la victoire. Quatre succès consécutifs avec 16 buts marqués, le successeur de Gennaro Gattuso pouvait difficilement rêver mieux. Ce jeudi soir, c’est le Villarreal de Marcelino, attendu de pied ferme, qui a sombré dans la chaleur du Vélodrome. En difficulté en Liga mais habitué des joutes européennes, le sous-marin jaune a coulé face au collectif marseillais, auteur, sans aucun doute, de sa meilleure prestation cette saison.
Une copie parfaite
Infliger un 4-0 net et sans bavure à une équipe espagnole est tout sauf banal pour le football français. L’OM l’a fait avec la manière, réalisant 90 minutes de très haut niveau. Il faut sans doute remonter à 2018 et l’aventure jusqu’en finale pour noter un match européen aussi abouti contre un adversaire de ce standing (Bilbao et Leipzig). Un succès majeur à mettre au crédit de Jean-Louis Gasset et son staff, qui ont transfiguré le groupe phocéen en l’espace de trois semaines.
Positionné dans le même système qu’à Clermont, un 4-4-2 losange très mouvant, l’OM a récité sa partition. Les Olympiens, très haut sur le terrain, ont étouffé un triste Villarreal complètement dépassé par les évènements. Dans le pressing, la récupération et les combinaisons sur les ailes, Amine Harit et ses coéquipiers ont excellé. Même l’efficacité devant le but (11 tirs, 7 cadrés, 4 buts) fut au rendez-vous, donnant un score tout sauf flatteur à l’arrivée. L’appétit venant en mangeant, une pointe de regret existe même à l’idée de ne pas avoir terminé à 5 ou 6-0. Les Espagnols ont en effet évolué les trente dernières minutes à 10 contre 11, suite à l’expulsion d’Alberto Moreno (62′).
Le onze de l’OM face à Villarreal : López – Clauss (Meïté 60′), Mbemba, Balerdi, Merlin (Soglo 85′)- Kondogbia (cap), Veretout (Luis Henrique 73′), Harit – Sarr, Ndiaye (Ounahi 60′), Aubameyang (Moumbagna 85′)
Des individualités au diapason
La réception de Marcelino et ses troupes avait des allures de test après les victoires convaincantes devant Donetsk, Montpellier et Clermont. Le test s’avère plus que réussi pour l’OM, solide et séduisant collectivement. Au rayon des individualités, tous les joueurs, titulaires ou remplaçants, ont apporté leur pierre à l’édifice. L’équipe moribonde et inoffensive de Gattuso n’est plus qu’un lointain souvenir… La tête à l’endroit, Iliman Ndiaye et Ismaïla Sarr brillent dans leur registre respectif. Le premier demande sans cesse le ballon et s’épanouit en zone axiale. Le second apporte de la verticalité et fatigue la défense adverse par ses courses incessantes. En mode dragster, Sarr a obtenu le penalty marqué par Pierre-Emerick Aubameyang (42′) et provoqué le rouge de Moreno (62′).
Dans l’entrejeu, Geoffrey Kondogbia, Jordan Veretout (premier buteur, 23′) et Harit forment un trio très complémentaire. Le Marocain, qui monte en puissance, a soigné ses statistiques avec une nouvelle passe décisive (la 6ème en Ligue Europa, à égalité avec Clauss tout en haut du classement) tandis que ses deux partenaires s’appuient sur leur expérience européenne pour maîtriser les débats. Enfin, en défense, la charnière Balerdi-Mbemba n’a rien laissé passer devant un Pau López au chômage technique. Très précieux offensivement, Quentin Merlin et Jonathan Clauss multiplient les courses vers l’avant pour proposer ses solutions.
« On a pris une option. Il y a un match retour qu’il faut gérer. On a vu des renversements. 4-0, parfois ça ne suffit pas, je suis bien placé pour le savoir. Je peux vous le certifier et on vient de me le rappeler encore. On garde les pieds sur terre. On fait bien notre travail. Il faut qu’on continue. »
– Jean-Louis Gasset est resté prudent en conférence de presse après le large succès de son équipe.
Le rêve européen
La confiance retrouvée, tous les feux sont donc au vert pour l’OM de Gasset. Sauf catastrophe inimaginable, le Vélodrome accueillera un quart de finale en avril prochain. Alors est-il trop tôt pour espérer une épopée jusqu’en finale comme en 1999, 2004 et 2018 ? Tout dépendra évidemment du tirage au sort où seront (normalement) présents Liverpool, l’AC Milan, l’AS Roma ou encore Leverkusen. Meilleure attaque de la compétition, Marseille aurait tort de ne pas nourrir de grandes ambitions. D’autant qu’il possède dans ses rangs l’homme de la Ligue Europa, Aubameyang.
Auteur d’un nouveau doublé, avec un but génial à la clé, le Gabonais a égalé Didier Drogba comme meilleur buteur marseillais sur une saison de Coupe d’Europe (11 réalisations). Une performance majuscule conjuguée au nouveau record de buts (32) pour un joueur en C3, détenu jusqu’ici par le Suédois Henrik Larsson (31). Sous réserve d’un match retour maîtrisé jeudi prochain (18h45) en Espagne, « Auba » disposera d’une nouvelle double confrontation pour encore marquer les esprits. Et guider l’OM vers d’autres succès jusqu’à la fin de la saison.
La démonstration face à Villarreal, qui a enchanté les supporters, doit être le commencement d’une superbe dynamique plutôt que la finalité. Cet OM a les qualités pour terminer sur une belle note, aussi bien en Ligue 1 que sur la scène européenne. L’état de grâce devra se poursuivre dès ce dimanche avec la réception du FC Nantes en championnat.
