L’ancien olympien Romain Alessandrini fête ses 35 ans ce mercredi. L’occasion de revenir sur sa carrière professionnelle, achevée il y a quelques jours.
Après 18 années passées en professionnel, Romain Alessandrini a annoncé sur Instagram, le 26 mars dernier, qu’il raccrochait définitivement les crampons. Natif de Marseille, l’attaquant français aura réalisé son rêve. Celui de porter les couleurs de l’OM, avant de découvrir les Etats-Unis puis la Chine.
La retraite à 35 ans
Libre depuis le mois de janvier et la fin de son contrat à Shenzhen (Chine), l’ex-olympien a donc annoncé sa retraite à 35 ans. Cela faisait presque sept ans qu’il évoluait loin des projecteurs de Ligue 1 et de la pression marseillaise. Suite à un passage réussi du côté du Los Angeles Galaxy entre 2017 et 2019 (24 buts en 63 matchs), il avait rejoint le championnat chinois. Ses deux expériences au Qingdao FC (2020-2022) puis avec Shenzhen (2022-2023) auront malheureusement été perturbées par la crise du Covid-19. Une situation difficile, loin de sa famille, qui l’a poussé à revenir en France pour dire stop au ballon rond. Alessandrini boucle une carrière linéaire, enrichie par des moments forts avec le Stade Rennais et l’OM.
Révélation en Ligue 2 puis explosion
Retour en 2010. Le jeune Romain Alessandrini se révèle au Clermont Foot, en Ligue 2. Membre du onze type des trophées UNFP en 2010-2011 et 2011-2012, l’ailier droit est l’homme fort du club clermontois (24 réalisations en 11 passes décisives en 77 rencontres). Son profil de joueur « faux pied » (comme gaucher évoluant à droite), efficace devant le but, plaît évidemment aux écuries de Ligue 1. C’est finalement Rennes qui rafle la mise lors de l’été 2012, et les Rouge et Noir ne le regretteront pas.
Entraîné par Frédéric Antonetti, le Français devient l’une des révélations du championnat. Ses performances lui permettent même d’être sélectionné en équipe de France par Didier Deschamps, pour un match amical face à l’Allemagne (1-2) en février 2013. Finalement, il ne rentre pas en jeu ce soir-là. Pire, il est victime d’une rupture des ligaments croisés quelques jours plus tard sur la pelouse de Lille. Son élan est stoppé jusqu’à son retour réussi lors de la saison 2013-2014, au cours de laquelle il marque sept buts pour le Stade Rennais, battu notamment en finale de la Coupe de France par Guingamp.
Des hauts et des bas avec Bielsa
Juin 2014, Romain Alessandrini retourne là où tout a commencé pour lui : à l’Olympique de Marseille. Arrivé au club à l’âge de 10 ans, il était parti six années plus tard pour terminer sa formation au FC Gueugnon et débuter en troisième division. Acheté cinq millions d’euros par Vincent Labrune, président marseillais de l’époque, « Aless » évolue (enfin) avec son équipe de coeur. Il se contente toutefois d’un rôle de remplaçant au sein du collectif orchestré par Marcelo Bielsa, qui active le mode rouleau compresseur lors de la phase aller en championnat.
« Pouah, ce qu’a apporté Bielsa lors des 6-7 premiers mois, c’était du jamais vu en L1. Il y avait une grinta extraordinaire, des résultats… J’étais sur le banc au début, j’entrais en jeu dans les 30 dernières minutes avec Batshuayi et Barrada, mais même depuis le banc, je les regardais jouer et je me disais ‘c’est trop’. »
Les souvenirs de Romain Alessandrini, interrogé par Foot Mercato.
Frustré par son temps de jeu limité, le numéro 11 marseillais parvient tout de même à briller par séquences. On se souvient de son coup franc direct inscrit face à Rennes (3-0) et de son but décisif contre l’AS Monaco (2-1) dans un stade Vélodrome en fusion. Ce n’est plus un secret, Alessandrini n’entretenait pas de relation privilégiée avec Bielsa mais il préfère retenir le positif, au moment de faire le bilan à tête reposée.
« Ouais, il (Bielsa) est très spécial. Moi j’ai eu quelques déboires avec lui, mais il a laissé un bon souvenir dans la tête des supporters marseillais, et c’est ce qui compte. Il a apporté quelque chose que les gens n’oublieront jamais. Après au niveau personnel, c’était plus compliqué, mais c’est derrière moi désormais. »
Romain Alessandrini à Foot Mercato.
Hors des plans de Rudi Garcia
Contrairement à « El Loco », l’aventure marseillaise du tricolore ne s’est pas arrêtée à une saison. Au cours du piteux exercice 2015-2016 (13ème place en Ligue 1, finale de Coupe perdue face au PSG), il gagne une place de titulaire sous les ordres de Franck Passi puis Michel car Dimitri Payet, Florian Thauvin et André Ayew ont plié bagage. Payet, justement, précipitera indirectement son départ au mercato hivernal de janvier 2017. Revenu de West Ham, le numéro 10 se retrouve au centre du système choisi par le coach Rudi Garcia. Ce dernier, choisi par Franck McCourt et Jacques-Henri Eyraud pour incarner « l’OM Champions Project », ne compte pas sur Alessandrini. Et lui fait savoir.
« J’ai eu Rudi Garcia, ça aurait pu bien se passer, mais le jour où il a commencé à me faire jouer latéral dans un 3-5-2, c’était compliqué. Et je crois que c’est le jour où on joue Monaco (défaite 4-0 en octobre 2016) et que je me retrouve face à… Bernardo Silva. Je me suis dit ‘ça ne va pas le faire ce soir’. Il m’a sorti au bout de 30 minutes (rires). Mais c’est ce qui m’a fait dire qu’il fallait que je parte. »
L’anecdote d’Alessandrini sur la demi-saison passée avec Rudi Garcia (Foot Mercato).
Résultat, le natif de Marseille a quitté sa ville pour rallier les Etats-Unis contre un chèque de trois millions d’euros, avec la suite que l’on connaît (détaillée au-dessus). Sous le maillot de l’OM, il a inscrit 11 buts en 65 matchs, ne remportant aucun titre. Son passage, loin d’être raté, n’aura pas marqué les esprits non plus. Seuls quelques-uns de ses coups d’éclat resteront dans la mémoire des supporters marseillais. Le joueur, talentueux mais freiné par des blessures, peut, lui, se targuer d’avoir réalisé une carrière honorable en Ligue 1, avec plusieurs jolis buts à la clé.
Tout juste retraité, Romain Alessandrini entame à présent une seconde vie. Reste à savoir si on le retrouvera dans le football, comme entraîneur ou consultant, dans les mois et années à venir.
