À l’image du collectif marseillais cette saison, Geoffrey Kondogbia peine à trouver de la régularité dans ses performances. Mais il parvient à se sublimer les soirs d’Europe.
Comment juger la saison de Geoffrey Kondogbia ? À cette question, il est encore difficile de répondre puisque l’OM et son milieu centrafricain abordent un dernier mois de compétition crucial, aussi bien en Ligue 1 qu’en Ligue Europa. Justement, pour réussir son sprint final, l’équipe olympienne compte beaucoup sur son numéro 19, arrivé l’été dernier en provenance de l’Atlético Madrid contre huit millions d’euros. Depuis son transfert, ce dernier a connu des hauts et des bas, à l’image du collectif marseillais dans son ensemble, rendant complexe l’analyse globale de ses performances.
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Docteur Geoffrey et Mister Kondogbia ?
À 31 ans, Kondogbia a débarqué à Marseille avec l’étiquette d’un “joueur Ligue des champions”, capable d’élever à lui tout seul le niveau dans l’entrejeu. Ces promesses se sont validées sur le terrain le jeudi soir, et particulièrement au stade Vélodrome. Face au Shakhtar Donetsk (3-1, un but marqué), Villarreal (4-0) et très récemment Benfica (1-0), l’ancien Monégasque a endossé le costume du patron. En témoignent ses 120 minutes exemplaires réalisées contre le club portugais, positionné au milieu puis en défense centrale, et ponctuées par un tir au but réussi. Brassard de capitaine autour du bras lorsque Valentin Rongier, Samuel Gigot et Chancel Mbemba sont absents, l’ancien Monégasque sait se mettre à la hauteur de l’évènement. Son expérience européenne et ses qualités intrinsèques (récupération, orientation du jeu pied gauche) le rendent indispensable à l’OM, et ce malgré sa difficulté à enchaîner les rencontres.
La principale limite du milieu marseillais se trouve ici : son état physique reste fragile alors que les matchs se succèdent tous les trois jours pour l’équipe de Jean-Louis Gasset. Touché au genou puis aux adducteurs plus tôt dans la saison, “Kondo” n’est plus sorti du groupe depuis deux mois. Une bonne nouvelle. Sauf que le staff technique gère son temps de jeu avec beaucoup d’attention, profitant des présences de Pape Gueye et Jean Onana en championnat. Alors, doit-on être frustré du manque de continuité dont fait preuve l’international centrafricain ? Ou bien se satisfaire de ses prestations (pour la plupart) convaincantes en Coupe d’Europe ?
Un statut à assumer
Nul doute que les prochaines échéances détermineront notre jugement. À l’instant T, Kondogbia réalise un exercice mitigé en Ligue 1, avec 21 matchs disputés (sur 29), entre quelques pics de forme et un rendement moyen. Mais, c’est la beauté du football, son appréciation changerait du tout au tout en cas de titre historique en Ligue Europa. Certes, la route reste très longue. Toujours est-il que le Marseillais, comme la majorité de ses coéquipiers, semble davantage apprécier le parfum européen.
« C’est une saison en dents de scie. On a eu des moments très forts et des moments très faibles. C’est une saison de progression. Si aujourd’hui on peut se permettre de faire des matchs de haut niveau, que ce soit par exemple contre Villarreal en Ligue Europa, ça prouve que ce groupe a de la qualité. La venue du coach (Jean-Louis Gasset) nous a beaucoup aidés. Il a réussi à nous libérer psychologiquement. C’est quelqu’un qui nous a fait confiance. Pour essayer de laisser une trace, il faut savoir ce que tu portes, ce que ce maillot implique. Il faut oublier le passé et se concentrer sur ce que l’on va faire demain. Aujourd’hui, on a encore des choses passionnantes à jouer. L’Olympique de Marseille doit rester tout en haut et le toit du monde, c’est l’Europe. »
– Geoffrey Kondogbia, interrogé par le Canal Football Club.
Leader discret, Geoffrey Kondogbia aborde un mois de mai important pour sa carrière olympienne. Son talent certain et sa connaissance du haut niveau doivent ressurgir sur cet OM en quête d’un final en apothéose.