C’est officiel ! Hiroki Sakai quitte l’Olympique de Marseille après cinq ans de bons et loyaux services. Le défenseur droit devrait revenir au pays lui qui a disputé plus de 184 matchs avec Marseille. Retour sur un joueur qui est entré dans l’estime de tous les supporters marseillais.
Une fin de carrière au Japon ?
Après cinq ans passés à Marseille, Hiroki Sakai devrait rejoindre le club des Urawa Reds Diamonds en J-League. Un retour aux sources donc pour le joueur de 31 ans. En fin de contrat en 2022, l’OM percevra une petite indemnité sur ce transfert. Selon certains médias, cette transaction reviendra à environ 1 million et demi d’Euros. Il ne faut pas oublier que le Japonais a été retenu pour disputer les Jeux Olympiques à Tokyo cet été. Avant de partir, Sakai a tenu à rendre un dernier hommage aux supporters olympiens.
La saison 2016/2017: un départ sur les chapeaux de roues
C’est en juin 2016 qu’Hiroki Sakai arrive libre de tout contrat, d’Hannovre en Allemagne. Il récupère le numéro 2 avec le club phocéen, anciennement porté par un certain Cézar Azpilicueta ou encore Alou Diarra. Son premier match professionnel sera contre Toulouse en tant que titulaire, il réalisera une honorable prestation. De quoi bien débuter avec l’OM pour un joueur peu connu mais au grand professionnalisme. S’il tarde à parvenir à être décisif (première passe décisive contre Nantes à la 25ème journée), Hiroki Sakai devient peu à peu le chouchou des supporters.
Il récidivera contre l’AS Saint-Etienne lors de la 33ème journée pour offrir un but à un certain Florian Thauvin. Le début d’un duo complémentaire et très performant. Pour sa première saison en France, le Japonais possède une polyvalence remarquable, il est capable de jouer sur le flanc droit mais aussi à gauche de la défense. Ses premiers pas dans le Sud sont réussis avec 40 matchs titulaires toutes compétitions confondues.
Il ne faut pas oublier que la concurrence est, souvent, faible au poste de défenseur droit, en 2016/2017, seul Tomáš Hubočan peut évoluer à cette position. Sakai deviendra l’élément incontournable de l’effectif de Rudi Garcia.
2017-2018 : une saison exceptionnelle !
Alors que le championnat a repris, Sakai décide de prolonger son contrat de quatre ans le 29 Septembre 2017. Une prolongation spéciale mais tant méritée pour le joueur qui continue son petit bonhomme de chemin. Qualifié en Europa League cette saison, l’OM tombe dans un groupe composé de Konyaspor, Salzburg et Guimaraes. Si le parcours européen est long et sinueux, les performances de Sakai restent intéressantes. Le latéral inscrit son premier but avec l’OM lors du quart de finale contre Leipzig en fin de match, il délivre le peuple marseillais qui retenait son souffle pour une qualification olympienne contre les Allemands (5-2). Le but marqué par l’ancien d’Hannovre représente toute l’abnégation et la montée en puissance de ce défenseur polyvalent.
La concurrence de Bouna Sarr, repositionné en défenseur droit, permet de remplacer Sakai en demi-finale contre Salzbourg. Rudi Garcia préférera titulariser l’ancien messin pour la finale contre l’Atlético Madrid (défaite 3-0). Durant cette compétition, l’entraîneur français alignera généralement le Japonais au poste de… défenseur central dans une défense à trois, autre preuve de son universalité.
Niveau championnat, la saison des phocéens reste correcte même si la fatigue se ressent suite à l’enchaînement des matchs tous les trois-quatre jours. Un bilan pour Hiroki de trois passes décisives en Ligue 1 face à Amiens, Metz et Saint-Etienne. Clinton N’Jie, Lucas Ocampos et Florian Thauvin seront les buteurs à la réception de ses offrandes. Encore une bonne année pour le natif de Kashiwa. Cependant, une blessure au genou va venir ternir sa fin de saison.
2018-2019 : En méforme, à l’image de l’équipe
L’OM, ayant terminé à la cinquième place en 2017-2018, retrouve l’Europa League et l’expérience accumulée de finaliste la saison passée pourrait aider les coéquipiers d’Hiroki Sakai. Cependant, les attentes portées sur les hommes de Rudi Garcia étaient sans doute trop fortes. Causées par un groupe plus relevée en C3 avec l’Eintracht Francfort, Lazio Rome et l’Apollon Limassol. Quatrième de leur poule, les vice-champions déçoivent et les termes de « désillusion » et de « honte » prennent le dessus sur la magie de la saison passée. Les prestations de Sakai ne sont pas forcément aussi catastrophique que celles de son équipe, mais le Japonais aura quand même beaucoup moins d’influence et d’impact sur le jeu de l’OM.
Néanmoins, en Ligue 1, son début de saison reste correct. Une passe décisive contre Monaco et Strasbourg, Face à Lille, Caen et Dijon, Rudi Garcia le positionne en tant qu’arrière gauche pour palier aux mauvaises prestations de Jordan Amavi. Ses problèmes à l’adducteur l’écarte pour affronter Nice (victoire 1-0) et son genou l’empêche de jouer contre Nantes (défaite 3-2). La montée en puissance de Bouna Sarr fait basculer la hiérarchie et il remplace de plus en plus le numéro 2 marseillais.
Sakai manquera tout le mois de janvier étant sélectionné avec le Japon et cela influera sur les performances de l’OM. Un match nul contre Monaco, une défaite contre Saint-Etienne, une victoire contre Caen, une défaite contre Lille et Reims. Les Olympiens réalisent une mauvaise saison, même si l’apport de la recrue Mario Balotelli soulage les offensifs de nombreuses lacunes résultent du groupe qui n’a pas évolué depuis des mois et l’épopée européenne de 2018. Dès son retour en Ligue 1, Sakai et les siens enchaîneront six matchs de suite sans défaites.
Les objectifs de finir dans le top 3 sont loin d’être atteints et les derniers matchs n’ont pas d’enjeux particuliers vu que l’OM restera et finira sixième du classement. Cependant, on assiste au deuxième but du Japonais avec les Marseillais, ce sera contre Toulouse. Un succès 5-2 en terre toulousaine avec un but du défenseur droit mais du pied gauche cette fois-ci. Un Hiroki Sakai moins performant mais en corrélation avec les piteuses prestations de son équipe.
Sakai renaît de ses cendres en 2019/2020
Rudi Garcia OUT c’est André Villas-Boas qui prend les rennes d’une équipe démobilisée, marquée par une saison ratée tant sur le plan national qu’européen. Les débuts du coach portugais sont difficiles, Hiroki prend part à la plupart des matchs. L’OM arrive cependant à se positionner dans le haut du classement avec un public retrouvé, un jeu plus établi et un groupe soudé. Malgré l’humiliation contre Paris (4-0), l’équipe Marseillaise arrive à battre les « gros » du championnat avec un beau succès contre Lyon (2-1) ou encore Lille sur le même score. La victoire à Monaco reste aussi très appréciable.
Concernant le Japonais, il manquera deux matchs suite à une blessure au mollet contre l’ASM et Montpellier. Il ratera deux rencontres contre Lyon et Rennes, pour suspension. Encore blessé contre Nantes et Nîmes, l’international nippon affiche un bilan mitigé cette saison, arrêtée suite à la situation sanitaire.
Cependant, ses prestations restent correctes et l’on retrouve la combativité et la puissance du joueur. Il y a tout de même un problème dans le jeu de Sakai. Beaucoup d’observateurs constatent le manque d’allant offensif du latéral droit. En effet, malgré des efforts défensifs incontestables, ces montées offensives sont (rarement) concluantes. S’il est irréprochable défensivement, l’inconvénient reste l’apport offensif trop peu décisif du Japonais.
Entre lassitude et fatigue, Sakai rate sa dernière saison au club
Bouna Sarr parti au Bayern, le seul latéral droit est Hiroki Sakai. La direction olympienne ne parvient pas à trouver le successeur de Sarr et avec la Ligue des Champions, seul le nippon évolue à droite. Malgré l’échec Maelhe au mercato, l’ancien d’Hannovre retrouve son compatriote et coéquipier du Japon Yūto Nagatomo. L’ancien interiste arrive pour 0 euros et vient apporter toute son expérience dans un effectif qui en manque cruellement.
Nagatomo est capable de jouer à droite, même si son poste de prédilection est défenseur gauche. Il remplacera Sakai contre Strasbourg (victoire 1-0). Avant ce match, les Marseillais ont remporté le Clasico 1-0 avec un Sakai de gala au Parc des Princes. Face aux fulgurances de Neymar et Di Maria, Sakai finit émoussé mais continue de subir sans lâcher. Voilà ce qu’il nous montrait depuis 2016. Il s’offrira une passe décisive contre Bordeaux pour son acolyte Florian Thauvin.
En Ligue des Champions, les Olympiens enchaînent défaites sur défaites. Si le Japonais n’aura pas fait d’erreurs manifestes, il ne sera pas exempt de tout reproche contre Manchester City, Porto ou encore l’Olympiakos. Néanmoins, les prestations du numéro 2 sont également dû aux performances dérisoires des hommes d’André Villas-Boas. Ses blessures et suspensions confirment la méforme du joueur sur cette fin d’aventure.
Alors que la saison vient de se terminer, Sakai n’aura pas disputé le dernier match contre Metz et son ultime souvenir marseillais restera le match contre Angers, où il fût aligné à gauche pour une victoire 3-2.
Voici le récit d’un joueur jamais avare d’effort sur un terrain, qui n’aura pas triché et qui aura toujours affiché sa grinta devant les fans phocéens. Sakai aura donc marqué l’histoire du club malgré sa timidité légendaire. Bonne route et bonne chance SAMOURAÏ !