Nasser Larguet, nouveau directeur du centre de formation de l’OM, a accordé ce vendredi une interview pour le média régional La Provence.
Arrivé au club fin juin, Nasser Larguet est le nouveau directeur du centre de formation de l’Olympique de Marseille. Avant l’OM, il est passé, entre autre, par l’AS Cannes, le SM Caen ou encore le club du Havre.
De nombreux joueurs tels que Peter Luccin, Jonathan Zebina, Bernard Mendy, Lassana Diarra, Mathieu Bodmer, Steve Mandanda ou encore Kevin Gameiro sont passés par des centres de formation dirigés par Nasser Larguet.
« L’OM n’a rien à envier aux autres clubs »
Dans un premier temps, Nasser Larguet évoque sa venue dans la cité phocéenne :
« J’étais en fin de contrat en juin 2018 au Maroc et j’avais décidé de revenir en France pour me rapprocher de ma famille. J’ai eu des contacts, notamment avec Rennes. Puis, Andoni Zubizarreta a appris que j’étais libre et m’a contacté. Je ne le connaissais pas et j’ai eu un premier contact avec lui à Paris, dans le courant du mois de juin. On a discuté de sa vision de la formation, de l’OM et son discours m’a vraiment plu. Il a quand même un passé à Barcelone, qui est un très bon club formateur. Son discours a été percutant. Il veut atteindre l’excellence avec les jeunes. Il a été très sincère avec moi, il n’a pas essayé de me dépeindre quelque chose d’exceptionnel. »
« La semaine suivante, j’ai eu un rendez-vous avec M. Eyraud. On a eu une heure d’entretien. Il m’a dit qu’en venant à Marseille, j’aurai l’entière responsabilité de la formation et ça, ça me plaît. Et dans le discours de Jacques-Henri Eyraud, c’est quelque chose qui m’a beaucoup plu. J’ai donc choisi l’OM, qui était pour moi un super challenge, car de l’extérieur, on a toujours cette vision que l’OM n’est qu’une équipe professionnelle. Je n’avais pas l’impression qu’on pouvait faire émerger des jeunes et ce challenge m’a plu. »
Sa relation avec Andoni Zubizarreta et AVB
Dans un second temps, Nasser Larguet parle de sa relation avec Andoni Zubizarreta et André-Villas Boas:
« Mes relations avec Andoni Zubizarreta et André-Villas Boas sont excellentes. J’ai l’habitude de dire bonjour à tout le monde en arrivant à La Commanderie, donc on se voit. Si on a deux ou trois points à voir, on en discute tout de suite. Sinon, on essaye d’avoir une réunion tous les lundis avec Andoni et Albert pour discuter des points de fonctionnement général. J’ai déjà eu une réunion avec André également. Quand il a besoin, il me demande. Et vice-versa. Mais en toute honnêteté, je ne l’embête pas car lui aussi est nouveau et prépare son équipe. »
« Isaac Lihadji a un super potentiel »
Considéré comme la pépite du centre de formation, le minot Isaac Lihadji n’a toujours pas signé de contrat professionnel, même si Andoni Zubizarreta est optimiste sur ce dossier.
A ce sujet, le directeur du centre de formation rétorque :
« Je vais vous surprendre, mais je ne mets jamais la négociation des contrats dans mes responsabilités. Je donne un avis, c’est tout. J’ai connu des joueurs qui ont voulu partir sans avoir consolidé leurs performances dans leur club formateur. Aujourd’hui, Isaac a un super potentiel. Il n’y a rien à dire. On a envie de le voir avec l’équipe première, mais on ne sait pas encore ce qu’il est capable de faire, ou pas.«
« Et je peux vous dire que les joueurs qui m’ont écouté, qui ont fait minimum 15-20 matches avec leur club formateur en étant professionnel, ont fait carrière. Prenez les exemples de Lassana Diarra, qui a d’abord signé au Havre avant de rejoindre Chelsea. Steve Mandanda, aussi, a fait ses premiers matches au Havre et regardez sa carrière. Quand j’étais à l’AS Cannes, tous les joueurs qui ont démarré à Cannes, même en D2, ont fait carrière. Quand ils partaient trop tôt, cela a été très compliqué. »
« La saison dernière a été compliquée. »
Il est par la suite revenu sur ses différents objectifs à atteindre : « Lorsque je suis arrivé, je ne me suis pas permis de juger quoi que ce soit. J’ai fait des constats à travers des discussions avec l’ensemble des partenaires de la formation. Je voulais prendre la température. On n’a pas le droit de critiquer le passé. On doit s’appuyer dessus, que ce soient de bonnes choses ou d’autres moyennes, qu’on va essayer d’améliorer. Ce qui en est ressorti, c’est que les différents départements étaient isolés les uns des autres. La saison dernière a été compliquée : l’équipe réserve s’est sauvée au dernier moment, les U19 sont descendus. Il fallait capter les éléments qui ont fait que le club a connu ces difficultés et les corriger. »
« Mes objectifs ? D’abord, c’est le nombre de joueurs qui vont taper à la porte du groupe pro. Ça, c’est notre vocation. Ensuite, c’est de pouvoir maintenir un équilibre entre le sportif et l’éducatif pour avoir des réussites scolaires comme cela a été le cas dernièrement. Il faut également faire en sorte que l’OM soit attractif pour les joueurs locaux. Ça me paraît essentiel. Il y a des clubs comme le Burel, Gémenos, qui sont partenaires, d’autres qui ne le sont pas, et où il y a un beau potentiel. Il faudrait faire en sorte qu’à l’avenir, les joueurs de ces clubs n’aient pas envie d’aller à Nice, Monaco ou Montpellier. Et enfin, dans les compétitions de jeunes, on doit être parmi les meilleurs, que ce soit sur le plan national ou régional. »
« Pour atteindre ces objectifs,: tous nos entraînements doivent être axés sur le jeu. Je voudrais que toutes nos équipes soient imprégnées d’une grande agressivité, d’une grande volonté de récupérer le ballon le plus vite possible ; et quand on l’a, pour attaquer, il faut construire, ne pas faire n’importe quoi. Je souhaite que les jeunes de l’OM aient cette faculté de progresser avec le ballon. Je sais que le public aime deux choses : que l’équipe donne tout sur le terrain et qu’elle fasse du beau jeu. Et bien sûr, il faut finir les actions. »
Pour conclure, Nasser Larguet a évoqué ses rapports avec le club du SC Air Bel, qui a résigné un partenariat avec Montpellier : « L’OM doit avoir une grande attention avec tous les clubs de la région, qu’ils soient partenaires ou non. Pour ceux qui ne le sont pas, c’est à nous, par notre travail, de leur faire comprendre que l’OM n’a rien à envier aux autres clubs. Air Bel est un bon club évidemment. On a rencontré leurs dirigeants, on a de très bons rapports, le discours est très bien passé. Même s’il n’y a pas de partenariat, on est prêt à collaborer. Je suis vraiment ouvert. »
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