Après avoir rencontré les groupes OM Nation de Los Angeles et de Tokyo, nous nous rendons en Côte d’Ivoire. Elie, qui dirige le groupe OM Nation Abidjan, a accepté de répondre à nos questions dans le cadre de notre projet d’interviews. Cet OM Nation, basé en Côte d’Ivoire, est né de l’activité locale qui existait avant même sa structuration.
Vous lirez notamment un passage sur la visite rendue par un ancien joueur emblématique du club et de son histoire. Une particularité dans le supportérisme de ce groupe qui témoigne de la passion de ses membres sera également évoquée.
Comment êtes-vous devenu fan de l’OM ? Qu’est-ce qui, dans l’histoire de l’Olympique de Marseille, a provoqué votre amour pour le club (évènements, joueurs…) ?
J’ai grandi en Côte d’Ivoire, et la télévision locale diffusait principalement des matchs de coupe d’Europe via la chaîne CFI. C’est là que j’ai découvert l’OM en 91, avec entre autres Olmeta, Mozer, Papin et Waddle. La passion est montée progressivement et j’ai finalement été entièrement conquis lors de la campagne de coupe d’Europe en 93. La joie était énorme après la déception de 91.
Comment vous est venue l’idée de créer un groupe de supporters de l’OM depuis votre ville ? Et étiez-vous déjà structurés en groupe auparavant ?
Lors de la récente épopée en Europa League, deux supporters de l’OM à Abidjan, qui échangeaient déjà sur twitter, ont eu l’idée de créer un groupe whatsapp afin d’organiser des rassemblements. Le groupe a très vite grossi et nous avons commencé à nous retrouver pour suivre tous les matchs jusqu’en finale.
Nous ne voulions pas que ces efforts restent vains. Et nous avons donc profité de l’initiative OM Nation lancée par l’OM pour nous structurer. Il s’agissait là véritablement du premier fan club de l’OM à Abidjan et bénéficiant d’un statut officiel directement en lien avec le club.
Est-ce difficile de trouver des supporters de l’OM dans votre ville ?
L’OM compte de nombreux supporters en Côte d’Ivoire, on le remarque aisément sur nos réseaux sociaux. Par contre, il est plus compliqué de trouver des membres qui viennent régulièrement aux rassemblements. Dans la culture locale, le supporter préfère regarder les matchs chez lui.
Comment vivez-vous la passion pour l’OM dans votre ville ?
Nous essayons de nous rassembler lors de chaque match de l’OM. L’idée est de créer un esprit de famille et d’amitié qui va créer la motivation de se déplacer régulièrement. Nous organisons aussi assez souvent des événements hors matchs (soirées quiz sur l’OM, tournois de foot, dîners avec les membres…) pour maintenir ce lien entre nous.
Avez-vous des anecdotes d’événements marquants survenus ces dernières années ?
Après plusieurs échanges avec le club, nous avons reçu en 2020 (juste avant la pandémie) la visite de Basile Boli dans notre QG. Il s’agissait là de la réalisation d’un rêve pour la plupart d’entre nous. Nous avons eu l’opportunité d’échanger avec lui toute une soirée, de lui poser des questions et d’écouter ses anecdotes. Tous les membres sont repartis avec des étoiles dans les yeux.
Estimez-vous avoir une façon particulière, ancrée localement, de vivre votre supportérisme ?
Nous avons une certaine particularité à Abidjan, c’est que nous avons un capo qui fait chanter tout le monde lors des matchs ! Cette particularité nous a permis d’avoir plus de visibilité sur les réseaux sociaux, de ramener plus de monde et surtout de rendre jaloux les supporters des autres fan clubs.
Votre groupe a-t-il des projets sur le court et sur le long terme ? (passion, projets)
L’objectif à moyen terme serait d’avoir notre propre local. Nous sommes en effet pour le moment obligés de changer régulièrement de lieu selon les horaires des matchs, et surtout selon la disponibilité des bars et restaurants qui nous reçoivent. Nous voulons également structurer notre fan club local LES OLYMPIENS DE CÔTE D’IVOIRE afin de pouvoir effectuer des actions au sein de nos communautés. Un bureau de travail restreint a été récemment créé et nous espérons pouvoir faire grandir notre fan club après la pandémie et la crise économique actuelle.
Êtes-vous nombreux ?
Nous étions plus d’une centaine sur le groupe d’origine. Mais nous avons préféré en limiter l’accès aux membres prêts à s’engager avec nous sur le long terme. Nous sommes maintenant une cinquantaine de membres actifs.
Quelles ont été les exigences pour accéder au programme OM Nation ?
La condition principale était de réunir un minimum de 30 personnes prêtes à s’inscrire au programme OM Nation (maintenant sous OM Prime). Il fallait également désigner un président pour le fan club, et signer une convention d’attribution de label qui nous permettait d’utiliser l’image de l’OM pour nos communications.
Et quels sont les avantages liés au programme ?
L’avantage principal est le lien direct que nous avons avec le club. Ils sont régulièrement en contact avec nous pour nous aider à développer nos fan clubs, et surtout maintenir un certain engouement. Nous recevons par exemple assez souvent des produits estampillés OM pour la décoration de notre local, ou encore des maillots à faire gagner à nos membres (dont récemment 3 maillots OM Africa).
Un déplacement du fan club à Marseille était également prévu en 2020, afin d’assister à un match et à un entraînement de l’équipe. Nous espérons pouvoir réactiver ce projet très bientôt.
Comment avez-vous vécu cette période de crise récente?
La pandémie a également touché la Côte d’Ivoire. Et nous avons donc été obligés de suspendre les rassemblements pendant environ trois mois. Suite à la levée des restrictions, nous avons pu reprendre timidement et retrouver progressivement une activité quasi normale.
Comment avez-vous agi ou réagi ?
Nous avons compensé en organisant des soirées de debrief des matchs et des soirées quiz sur zoom, L’objectif était de ne pas perdre l’esprit et la proximité que nous avions créés. Je pense que nos décisions ont été bonnes, et cela s’est ressenti dès la reprise des rassemblements.
Quelles sont vos ambitions pour votre groupe à court et à long terme ?
L’objectif principal reste le local dédié au fan club, qui nous permettra d’attirer encore plus de membres et de vivre entièrement notre passion.
Quels contacts avez-vous eus avec l’Olympique de Marseille jusqu’ici ? Que ce soit dans la genèse du projet de création OM Nation, avec certains joueurs ou avec certains dirigeants ?
Les contacts ont été rapides et réguliers dès le départ avec la cellule du développement à l’international de l’OM. Ils ont été d’une aide précieuse, et je tiens ici encore une fois à les remercier pour leur disponibilité. Ils n’ont pas ménagé leurs efforts pour nous aider à monter notre fan club. Il y a également une volonté de nous faire participer autant que possible à la vie du club, au travers de la visite d’anciens joueurs ou de l’organisation de réunions zoom avec des membres de la direction du club. Même lors de la crise récente, le club a accédé à notre demande de réunion avec Hugues Ouvrard.
Pour le reste, nous recevons régulièrement des visuels nous aidant à communiquer pour nos rassemblements, et bon nombre de cadeaux et de supports marketing afin de faciliter l’animation de la vie du fan club.
Un grand merci à Elie d’avoir répondu à nos questions ! Nous souhaitons une bonne continuation au groupe OM Nation d’Abidjan. Et nous vous remercions, lecteurs et lectrices, de suivre notre série d’interviews de groupes OM Nation.